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Matot
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30,2
Moïse parla aux chefs des tribus des enfants d'Israël, en ces termes: "Voici ce qu'a ordonné l'Éternel:
Aux chefs des tribus
Il a fait aux princes l’honneur d’être les premiers de ceux à qui il a enseigné la loi, l’ensemble des enfants d’Israël venant ensuite (Sifri). Et d’où savons-nous qu’il en a été de même pour les autres discours ? De ce qu’il est écrit : « Aharon et tous les chefs dans la communauté revinrent auprès de lui, Mochè leur parla. Et après quoi s’approchèrent tous les fils d’Israël » (Chemoth 34, 31 et 32). Et pour quelle raison est-ce ici que c’est précisé ? Pour nous apprendre que la rupture des vœux peut être opérée par un seul juge qualifié, et que s’il n’y a pas de juge qualifié elle le sera par trois juges non qualifiés (Baba bathra 120b). Ou bien se pourrait-il que Mochè n’ait dit le présent paragraphe qu’aux seuls princes ? Il est écrit ici : « Ceci est la parole », et il est écrit, à propos des animaux égorgés hors du camp : « Ceci est la parole » (Wayiqra 17, 2). De même que ce qui est écrit là-bas à été dit à Aharon, à ses fils et à tous les enfants d’Israël, puisqu’il est écrit : « Parle à Aharon… » (ibid.), de même ce qui est écrit ici leur a-t-il été dit à tous (Nedarim 78a)
Ceci est la chose
Mochè a commencé sa prophétie par la formule (Chemoth 11, 4) : « Ainsi a parlé Hachem : Vers la moitié de la nuit… » Et les prophètes aussi ont commencé leurs prophéties par la formule : « Ainsi a parlé Hachem… » Mais Mochè a, en plus, commencé par la formule : « Ceci est la chose… », ce qui constitue une restriction destinée à t’apprendre que le Sage doit employer une expression de « permission » et le mari une expression d’« annulation » conformément à la manière dont le texte s’exprime ici, et que s’ils inversent il n’y a ni « permission » ni « annulation » (Sifri)
30,3
Si un homme fait un vœu au Seigneur, ou s'impose, par un serment, quelque interdiction à lui-même, il ne peut violer sa parole: tout ce qu'a proféré sa bouche, il doit l'accomplir.
Un vœu
Celui qui dit : « Je prends sur moi par serment de ne pas manger ou de ne pas faire telle chose. » J’aurais pu penser que même pour quelqu’un qui aurait juré de manger de la charogne on applique le verset : « il fera comme tout ce qui sortira de sa bouche ». Aussi est-il écrit : « pour assujettir une défense », pour signifier que l’on a le droit de s’interdire ce qui est permis, et non de se permettre ce qui est interdit (Sifri)
Il ne profanera pas sa parole
Il ne fera pas de ses paroles quelque chose de profane (Sifri)
30,4
Pour la femme, si elle fait un vœu au Seigneur ou s'impose une abstinence dans la maison de son père, pendant sa jeunesse,
Dans la maison de son père
Sous l’autorité de son père, même si elle n’est pas dans sa maison (Sifri)
Dans sa jeunesse
Ni une qetana (« fillette de moins de douze ans »), ni une boguèreth (« jeune fille de plus de douze ans et demi »), car le vœu d’une qetana n’est pas valable en tant que vœu et une boguèreth n’est pas sous l’autorité de son père pour la rupture de ses vœux. Qu’en est-il d’une qetana ? Nos maîtres ont enseigné : les vœux d’une fillette de onze ans et un jour doivent être examinés. Si elle sait pour le nom de qui elle a formulé son vœu ou pour le nom de qui elle a opéré une consécration, son vœu est valable, tandis qu’il n’y a pas lieu à examen pour une jeune fille de douze ans et un jour (Nidda 45b
30,5
et que son père, ayant connaissance de son vœu ou de l'abstinence qu'elle s'est imposée, garde le silence vis-à-vis d'elle, ses vœux, quels qu'ils soient, seront valables; toute abstinence qu'elle a pu s'imposer sera maintenue.
30,6
Mais si son père la désavoue le jour où il en a eu connaissance, tous ses vœux et les interdictions qu'elle a pu s'imposer seront nuls. Le Seigneur lui pardonnera, son père l'ayant désavouée.
Et si son père l’écarte
Si son père la détourne de son vœu, c’est-à-dire qu’il le rompt. Ce mot hanaa (« mise à l’écart »), je ne sais ce qu’il veut dire. Lorsqu’il est écrit : « Et si, au jour où a entendu son mari, il l’écarte, il annule son vœu… » (verset 9), je peux dire que la « mise à l’écart » signifie : rupture de vœu (Sifri). Quant au sens littéral du texte, il est : « retenir » et « écarter », comme dans : « Et pourquoi écarterez-vous (thenioun) » (infra 32, 7), ou dans : « De l’huile sur la tête, ma tête ne l’écarte (yani) pas » (Tehilim 141, 5), ou dans : « Vous saurez mon détournement (tenouathi) » (supra 14, 34, voir Rachi ibid.), à savoir que vous vous êtes écartés de moi
Et Hachem lui pardonnera
De quoi s’agit-il ? D’une femme qui a fait vœu de nezira, vœu que son mari, l’ayant appris, a annulé à son insu. Si elle a contrevenu à son vœu en buvant du vin ou en se rendant impure au contact de morts, elle a besoin d’un « pardon » malgré l’annulation intervenue. Si donc elle a besoin d’un tel « pardon » pour des vœux annulés, à plus forte raison en aura-t-elle besoin pour des vœux non annulés (Qiddouchin 81b)
30,7
Que si elle passe en puissance d'époux étant soumise à des vœux ou à une promesse verbale qui lui impose une abstinence,
Et si être
Il s’agit ici d’une fiancée. À moins qu’il ne s’agisse d’une femme mariée ? Étant donné que le texte ajoute : « et si elle l’a voué dans la maison de son mari… » (verset 11), c’est donc bien d’une femme mariée qu’il s’agit là-bas, et ici, par conséquent, d’une fiancée. Le texte opère ici une différence : le père et le fiancé doivent annuler ses vœux [de concert]. En cas d’annulation par le père et non par le fiancé, ou en cas d’annulation par le fiancé et non par le père, il n’y a pas annulation. Il n’y en a pas non plus, cela va sans dire, si l’un d’eux a confirmé (Sifri)
Et ses vœux sont sur elle
Qu’elle a faits dans la maison de son père, et qui, son père n’en ayant pas eu connaissance, n’ont été ni annulés ni confirmés (Sifri)
30,8
que son époux l'apprenne à une époque quelconque et garde le silence à son égard, ses vœux seront valables, et les abstinences qu'elle s'est imposées subsisteront.
Que son mari entende…
Il en résulte que si le mari a confirmé, il reste confirmé (Sifri)
30,9
Mais si, le jour où il en a eu connaissance, son époux la désavoue, il annule par là le vœu qui la lie ou la parole de ses lèvres qui lui imposait l'abstinence; et le Seigneur lui pardonnera.
Il annule son vœu qui est sur elle
J’aurais pu penser qu’il en est ainsi même si le père n’a pas annulé. Aussi est-il écrit : « … dans sa jeunesse dans la maison de son père » (verset 17) – tout ce qu’elle possède pendant sa jeunesse appartient à son père (Qiddouchin 3b, Ketouvoth 46b)
30,10
Quant aux vœux d'une femme veuve ou répudiée, tout ce qu'elle s'est imposé sera obligatoire pour elle.
Tout ce qu’elle a interdit à son âme tiendra sur elle
Car elle n’est plus soumise ni à l’autorité d’un père, ni à celle d’un mari, le texte parlant ici d’une femme devenue veuve après mariage. Quant à celle devenue veuve après fiançailles, la mort du « mari » la libère de son autorité et la fait retourner sous celle du père (Nedarim 70a)
30,11
Au cas où c'est en puissance de mari qu'elle a fait un vœu ou s'est interdit quelque chose par serment;
Et si elle l’a voué dans la maison de son mari
Le texte parle ici d’une femme mariée (Sifri)
30,12
si son époux l'apprend et ne lui dit rien, ne la désavoue point, tous ses vœux et toute abstinence qu'elle a pu s'imposer restent obligatoires.
30,13
Si, au contraire, son époux les annule le jour où il en a eu connaissance, tout ce qu'a proféré sa bouche, soit vœux, soit interdiction personnelle, sera sans effet: son époux les a annulés, Dieu sera indulgent pour elle.
30,14
Tout vœu, tout serment d'abstinence, tendant à mortifier la personne, l'époux peut les ratifier ou il peut les rendre nuls.
Tout vœu
Étant donné qu’il vient d’être dit que le mari est habile à annuler, j’aurais pu penser qu’il l’est pour tous les vœux. Aussi est-il écrit : « pour mortifier l’âme » – il ne peut annuler que les vœux portant mortification de l’âme, tels qu’ils sont expliqués dans le traité Nedarim (79a)
30,15
Si son époux ne s'en explique pas à elle du jour au lendemain, il sanctionne ses vœux ou les abstinences auxquelles elle s'est soumise, parce qu'il s'est tu lorsqu'il en a eu connaissance.
D’un jour vers un jour
Pour que l’on ne dise pas : « pendant vingt-quatre heures ». C’est pour cela qu’il est écrit : « d’un jour vers un jour », pour t’apprendre qu’il ne peut annuler que jusqu’à la tombée de la nuit (Nedarim 79a)
30,16
Que s'il les invalidait après qu'il en a eu connaissance, sa faute à elle retomberait sur lui."
Après l’avoir entendu
Si, après qu’il l’a entendu et confirmé en disant : « Je suis d’accord ! », il l’a annulé, même avant la tombée de la nuit
Il portera son crime
Il sera coupable à la place de la femme. D’où nous apprenons que celui qui entraîne quelqu’un à commettre une faute se rend passible de toutes les peines encourues par celui-ci (Sifri)
30,17
Telles sont les règles que l'Éternel avait prescrites à Moïse sur les rapports entre l'homme et sa femme, entre le père et sa fille adolescente dans la maison paternelle.
31,1
L'Éternel parla ainsi à Moïse:
31,2
"Exerce sur les Madianites la vengeance due aux enfants d'Israël; après quoi tu seras réuni à tes pères."
De chez les Midyanis
Et non auprès des Moavis, car les Moavis sont entrés dans l’affaire par crainte : ils avaient peur d’être pillés. À leur sujet, il est écrit uniquement : « et ne les provoque pas à la guerre » (Devarim 2, 9). Les Midyanis, en revanche, sont intervenus dans une querelle qui ne les concernait pas. Autre explication : À cause des deux bonnes « colombes » que je ferai sortir de ces peuples : Ruth la Moaviya et Na‘ama la ‘Ammonith (I Melakhim 14, 21 et Baba Qama 38b)
31,3
Et Moïse parla ainsi au peuple: "Qu'un certain nombre d'entre vous s'apprêtent à combattre; ils marcheront contre Madian, pour exercer sur lui la vindicte de l'Éternel.
Mochè parla…
Bien qu’il eût appris que sa propre mort en dépendait, il s’est exécuté dans la joie et sans temporiser (Sifri)
Que s’engagent
Comme le rend le Targoum Onqelos : « Préparez des hommes armés », même expression que : « engagés de l’armée » (verset 5)
Des hommes
Des justes, de même : « choisis-nous des hommes » (Chemoth 17, 9), ou : « des hommes sages et intelligents » (Devarim 1, 13) (Midrach Tan‘houma)
La vengeance de Hachem
Car celui qui se dresse contre Israël est comme s’il se dressait contre le Saint béni soit-Il
31,4
Mille par tribu, mille pour chacune des tribus d'Israël, seront désignés par vous pour cette expédition."
Pour toutes les tribus d’Israël
Y compris la tribu de Léwi (Sifri)
31,5
On recruta donc, parmi les familles d'Israël, mille hommes par tribu: en tout douze mille, équipés pour le combat.
On enrôla
Pour te dresser l’éloge des bergers d’Israël et montrer à quel point ils aiment Israël : Qu’avait dit [Mochè] avant d’apprendre qu’il allait mourir ? « Encore un peu ils me lapideront » (Chemoth 17, 4). Mais lorsqu’ils ont appris que la mort de Mochè dépendait de la vengeance exercée contre Midyan, ils n’ont pas voulu marcher sans avoir été enrôlés contre leur gré
31,6
Moïse les envoya en campagne, mille par tribu; et avec eux, pour diriger l'expédition, Phinéas, fils d'Eléazar le pontife, muni de l'appareil sacré et des trompettes retentissantes;
Eux et Pin‘has
Cela nous apprend que Pin‘has les valait tous à lui seul (Sifri). Et pourquoi est-ce Pin‘has qui y est allé et non El‘azar ? Le Saint béni soit-Il a dit : « C’est à celui qui a commencé d’exécuter la mitswa en tuant Kozbi, fille de Tsour, qu’il revient de la terminer. » (Midrach Tan‘houma). Autre explication : Il y est allé pour exercer la vengeance de Yossef, l’ancêtre de sa mère, comme il est écrit : « Et les Midyanis le vendirent en Égypte à Potifar » (Beréchith 37, 36). Et d’où savons-vous que la mère de Pin‘has descendait de Yossef ? De ce qu’il est écrit : « Et El‘azar fils de Aharon se prit pour femme parmi les filles de Poutiel… » (Chemoth 6, 25), c’est-à-dire de la descendance de Yithro lequel « engraissait » (pitam) des veaux destinés à l’idolâtrie, ainsi que de la descendance de Yossef qui « a dompté » (pitpat) ses impulsions. Autre explication : Il était celui ayant reçu l’onction pour la guerre (Devarim 20, 2) (Sota 43a)
Et les ustensiles
À savoir l’arche et la plaque. Car Bil‘am était avec eux et il faisait planer, par des sortilèges, les rois de Midyan au-dessus d’eux et lui même planait avec eux. Il leur a montré la plaque sur laquelle était gravé le Nom divin, et ils sont tombés. Voilà pourquoi il est écrit, à propos des rois de Midyan : « “sur” (‘al) leurs dépouilles » (verset 8), car ils sont tombés d’en-haut sur les cadavres. De même est-il écrit, à propos de Bil‘am : « vers (el) leurs dépouilles » (Yehochou‘a 13, 22) (Midrach Tan‘houma)
Dans sa main
Dans sa domination, comme dans : « il prit tout son pays de sa main » (supra 21, 26) (Sifri)
31,7
et ils livrèrent bataille à Madian, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse, et ils tuèrent tous les mâles.
31,8
Ils ajoutèrent à ces victimes les rois de Madian: Evi, Rékem, Cour, Heur et Réba, tous cinq rois de Madian, plus Balaam, fils de Beor, qu'ils firent périr par le glaive.
Cinq rois de Midyan
Ne vient-on pas de voir que le texte en énumère cinq ? Pourquoi fallait-il le dire explicitement ? Pour t’apprendre qu’ils tous ont été unis dans l’intention comme ils l’ont tous été dans la punition. Bil‘am y était allé pour percevoir la récompense pour les vingt-quatre mille victimes en Israël dont ses conseils avait causé la mort. Il quitta Midyan à la rencontre d’Israël à qui il donna un mauvais conseil : « Vous avez été impuissants contre eux alors que vous étiez six-cent mille, et vous voudriez maintenant les combattre à douze mille ! » Ils l’ont alors payé intégralement et sans ménagement. (Sifri)
Par l’épée
Il s’est dressé contre Israël en échangeant son savoir-faire contre le leur. Car Israël ne peut vaincre que par sa bouche, au moyen de la prière et de la supplication, et lui s’est saisi de leur savoir-faire pour les maudire « par sa bouche ». Eux aussi ont échangé leur savoir-faire contre celui des nations, qui se présentent l’épée en main, comme il est écrit : « Et tu vivras de ton épée » (Beréchith 27, 40) (voir Rachi supra 22, 23)
31,9
Et les Israélites firent prisonnières les femmes de Madian, ainsi que leurs enfants; ils s'emparèrent de toutes leurs bêtes de somme, de tous leurs troupeaux et de tous leurs biens;
31,10
et toutes les villes qu'ils habitaient et tous leurs villages, ils les incendièrent;
Leurs villages
Lieux où se trouvent leurs scribes, résidences des prêtres érudits en leurs lois. Autre explication : Résidences de leurs princes, comme le rend le Targoum Onqelos pour : « les princes des Philistins » (I Chemouel 6, 4)
31,11
Alors ils réunirent tout le butin, et tout ce qu'ils avaient pris d'hommes et d'animaux,
Ils prirent tout le butin…
Cela nous apprend qu’ils étaient justes et honnêtes, et insoupçonnables de vol par mainmise non autorisée sur le butin, puisqu’il est écrit : « “tout” le butin ». C’est à eux que s’appliquent les mots : « Tes dents sont comme un troupeau de brebis… » (Chir hachirim 6, 6). Tous les hommes de guerre de ton côté ont été des justes (Sifri)
Le butin (chalal)
Le mot chalal désigne des objets servant de vêtements et de parures, tandis que baz (« pillage ») (verset 32) s’applique à ses objets autres que des parures
Et toute la prise (malqoa‘h)
En hommes et en animaux. Quand le mot chevi (« captivité ») est à côté de malqoa‘h, le premier s’applique à l’homme et le second au bétail
31,12
et amenèrent le tout, prisonniers, bétail et dépouilles, devant Moïse, devant Eléazar le pontife et la communauté des enfants d'Israël, au camp, dans les plaines de Moab, qui sont près du Jourdain vers Jéricho.
31,13
Moïse, le pontife Eléazar et tous les chefs de la communauté se portèrent à leur rencontre, hors du camp.
Mochè
Parce qu’ils avaient vu les jeunes gens d’Israël sortir pour s’approprier le butin (Sifri)
31,14
Moïse se mit en colère contre les officiers de l'armée, chiliarques et centurions, qui revenaient de l'expédition de guerre,
Mochè s’irrita sur les commandants de l’armée
Sur ceux qui étaient placés à la tête de l’armée, cela pour t’apprendre que toute faute commise par une génération est imputable aux grands qui auraient eu les moyens de l’empêcher (Sifri)
31,15
et Moïse leur dit: "Quoi! Vous avez laissé vivre toutes les femmes?
31,16
Ne sont-ce pas elles qui, à l'instigation de Balaam, ont porté les enfants d'Israël à trahir l'Éternel pour Baal-Peor, de sorte que la mort a sévi dans la communauté de l'Éternel?
Dans la parole de Bil‘am
Il leur a dit : « Quand bien même vous réunirez toutes les foules de l’univers, vous ne pourrez l’emporter sur eux. Se peut-il que vous soyez plus nombreux que les Égyptiens qui ont réuni six cents chars d’élite (Chemoth 14, 7) ? Venez que je vous donne un conseil : Leur Dieu a horreur de la débauche… », comme enseigné dans le traité Sanhèdrin (106a) et dans le Sifri
Voici
Cela nous apprend qu’ils les reconnaissaient : « C’est celle-ci qui a perdu untel » (Yalqout Chim‘oni)
31,17
Et maintenant, tuez tous les enfants mâles; et toute femme qui a connu un homme par cohabitation, tuez-la.
Et toute femme qui connaît un homme
Apte à copuler, même si elle ne l’a pas fait. On les faisait passer devant la plaque [du kohen gadol] et le visage de celles aptes à copuler jaunissait (Yevamoth 60b)
Tuez
Pourquoi cette répétition ? Pour fractionner le texte, ainsi que l’enseigne Rabi Yichma‘el. Car si je devais lire : « Tuez tout mâle parmi les jeunes enfants, et toute femme qui connaît un homme […] et tout jeune enfant parmi les femmes… », je ne saurais pas si ces femmes sont à tuer avec les mâles ou à laisser en vie avec les enfants. Voilà pourquoi le mot « tuez » est répété (Sifri)
31,18
Quant à celles qui, encore enfants, n'ont pas cohabité avec un homme, conservez-les pour vous.
31,19
De plus, restez sept jours hors du camp: vous tous qui avez tué une personne ou touché à quelque cadavre, vous devez vous purifier le troisième et le septième jour, vous et vos prisonniers.
Hors du camp
Qu’ils n’entrent pas dans le parvis
Quiconque a tué une âme
Rabi Méir a enseigné : Le texte parle ici de celui qui a tué avec un objet susceptible de devenir impur, et il nous enseigne qu’un objet rend l’homme impur au contact d’un cadavre comme s’il avait lui-même touché le cadavre. Ou j’aurais pu penser qu’il en est ainsi même s’il a tiré sur lui une flèche et l’a tué. Aussi est-il écrit : « et quiconque a touché une dépouille ». On assimile ainsi celui qui « tue » à celui qui « touche » : De même que celui qui touche par contact direct devient impur, de même celui qui tue ne devient-il impur que par contact direct (Sifri)
Vous vous purifierez
Par de l’eau « de purification » (voir supra 19, 9), selon la loi applicable à tous ceux qui sont devenus impurs au contact d’un cadavre. Il en est ainsi même pour ceux qui enseignent que les tombes des idolâtres ne rendent pas impur « dans la tente » (Yevamoth 61a), comme il est écrit : « Et vous mes brebis, brebis de mon pâturage, vous êtes des hommes » (Ye‘hezqèl 34, 31), c’est-à-dire que vous, vous êtes appelés « hommes », et non les idolâtres. Car ceux qui professent une telle opinion s’accordent à dire que les idolâtres rendent impur « par le toucher » et « en portant », étant donné que le mot « homme » n’est employé qu’à propos de l’impureté « dans les tentes », comme il est écrit : « un “homme”, lorsqu’il mourra dans la “tente” » (supra 19, 14)
Vous et vos prisonniers
Non pas que les païens puissent devenir impurs et avoir besoin d’une aspersion, mais de même que vous êtes membres de l’alliance, de même vos prisonniers, lorsqu’ils entreront dans l’alliance et deviendront impurs, auront-ils besoin d’une aspersion (Sifri)
31,20
De même tout vêtement, tout ustensile de peau, tout objet fait de poil de chèvre et tout vaisseau de bois, ayez soin de le purifier."
Et tout travail de chèvres
Y compris les objets faits avec des cornes, des sabots et des os (‘Houlin 25b)
31,21
Eléazar le pontife dit aux hommes de la milice, qui avaient pris part au combat: "Ceci est un statut de la loi que l'Éternel a donnée à Moïse.
El‘azar le pontife dit…
En se mettant en colère, Mochè était tombé dans l’erreur, de sorte que la loi applicable à la purification des ustensiles utilisés par les païens lui avait échappé. On s’est trouvé ne présence de la même situation le huitième jour de l’inauguration, comme il est écrit : « [Mochè] s’irrita sur El‘azar et sur Ithamar… » (Wayiqra 10, 16). Pour s’être mis en colère, il s’est mis dans l’erreur. De même dans : « Écoutez donc, les rebelles… » (supra 20, 10), paroles suivies de la frappe du rocher et où, s’étant mis en colère, il s’est trompé (Pessa‘him 66b)
Que Hachem ordonna…
Il a attribué l’enseignement à son maître (Sifri)
31,22
A la vérité, l'or et l'argent, le cuivre, le fer, l'étain et le plomb,
Toutefois (akh) l’or
Bien que Mochè ne vous ait signifié que les lois relatives à l’impureté, il reste à vous avertir de celles relatives à la purification des ustensiles. Le mot akh (« toutefois ») signifie une restriction, destinée ici à dire : Vous n’aurez le droit de vous servir des ustensiles, même après qu’ils auront été purifiés de leur impureté au contact d’un cadavre, qu’après qu’ils auront été purifiés de l’absorption caractérisant l’interdiction des charognes. Et nos maîtres ont enseigné que le mot akh indique qu’il faut enlever la rouille [du métal] avant de l’ébouillanter. C’est cela que vient souligner le mot akh : Qu’il n’y ait pas de rouille, que « toutefois » le métal soit à l’état naturel
31,23
tout ce qui supporte le feu, vous le passerez par le feu et il sera pur, après toutefois avoir été purifié par l'eau lustrale; et tout ce qui ne va pas au feu, vous le passerez par l'eau.
Toute chose qui viendra dans le feu
Pour y cuire quoi que ce soit
Vous le ferez passer dans le feu
La manière de l’ébouillanter correspond à celle dont on l’utilise. Ce qu’on utilise pour faire bouillir des liquides sera nettoyé à l’eau bouillante, et ce qu’on utilise pour rôtir, comme une broche ou un gril, on le chauffera à blanc au feu (‘Avoda zara 75b)
Toutefois il se purifiera dans l’eau de purification
La purification dont il est question ici désigne, selon le sens littéral, celle destinée à supprimer l’impureté au contact d’un cadavre. [El‘azar] leur a dit : « Les ustensiles nécessitent un “nettoyage” pour leur enlever l’interdiction [de la saveur d’un aliment interdit], ainsi qu’une “purification” pour leur enlever leur impureté. » Et nos maîtres ont déduit du présent verset qu’il faut, pour rendre utilisables les ustensiles en métal, les immerger. Et par les eaux « de purification » dont parle ici le texte, ils entendent celles qui suffisent à l’immersion d’une femme « dans sa souillure » (Wayiqra 15, 19). Et combien en faut-il ? Quarante séa
Et tout ce qui ne viendra pas dans le feu
Tout objet inutilisable au feu, comme les gobelets et les bouteilles dont on se sert à froid et qui n’absorbent pas de ce qui est interdit
Vous le ferez passer par l’eau
On l’immerge, et cela suffit. Cela n’est valable que pour les objets en métal (‘Avoda zara 75b)
31,24
Et vous laverez vos vêtements le septième jour, et vous deviendrez purs; après quoi vous pourrez rentrer au camp."
Vers le camp
Vers le camp de la chekhina, car celui qui s’était rendu impur au contact d’un cadavre n’avait pas à être expulsé du camp des Léwis ni de celui de Yisrael
31,25
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
31,26
"Fais le relevé de toutes les prises en personnes et en animaux, toi avec Eléazar le pontife et les principaux membres de la communauté.
Relève le nombre de têtes
Fais le compte
31,27
Tu partageras ces prises entre les guerriers qui ont pris part à l'expédition, et le reste de la communauté.
Tu diviseras la prise entre ceux qui ont pris part à la guerre…
Moitié à ceux-ci et moitié à celle-là
31,28
Puis tu prélèveras comme tribut pour le Seigneur, de la part des gens de guerre qui ont fait l'expédition, une tête sur cinq cents: individus humains, bœufs, ânes et menu bétail.
31,29
Vous le prendrez sur leur moitié et tu le donneras au pontife Eléazar comme prélèvement du Seigneur.
31,30
Quant à la moitié afférente aux enfants d'Israël, tu en sépareras un cinquantième, pris au hasard, sur les personnes, sur les bœufs, les ânes et le menu bétail, sur tous les animaux; et tu les donneras aux Lévites, qui veillent à la garde de l'habitation du Seigneur."
31,31
Moïse et le pontife Eléazar firent ce que l'Éternel avait ordonné à Moïse.
31,32
Or la capture, complément de ce qu'avaient pillé les gens de guerre, se composait ainsi: menu bétail, six cent soixante-quinze mille pièces;
La prise fut
Étant donné qu’on ne leur avait pas ordonné de prélever une contribution sur les objets mobiliers, mais seulement sur la « prise » [en hommes et en animaux (voir Rachi verset 11)], le texte emploie l’expression : [« reste »]. Quant à la « prise », c’est ce qui entrait dans la catégorie de ce qui devait être partagé et dans celle de la contribution (verset 28) et qui formait le surplus du butin d’objets mobiliers qu’avaient pillé les gens de l’armée, chacun pour soi et sans que cela entre dans la catégorie de ce qui devait être partagé au titre du « nombre du menu bétail » (verset 36)
31,33
gros bétail, soixante-douze mille;
31,34
ânes, soixante et un mille.
31,35
Quant aux créatures humaines, le nombre des femmes qui n'avaient pas cohabité avec un homme s'élevait à trente-deux mille.
31,36
La moitié afférente aux hommes de l'expédition fut: en menu bétail, trois cent trente-sept mille cinq cents têtes;
31,37
et la quotité réservée au Seigneur sur ce bétail fut de six cent soixante-quinze.
31,38
En gros bétail, trente-six mille têtes; quotité pour le Seigneur, soixante-douze.
31,39
Anes, trente mille cinq cents; quotité pour le Seigneur, soixante et un.
31,40
Créatures humaines, seize mille; quotité pour le Seigneur, trente-deux personnes.
31,41
Moïse remit ce tribut, prélevé pour l'Éternel, au pontife Eléazar, ainsi que l'Éternel l'avait ordonné à Moïse,
31,42
A l'égard de la moitié afférente aux enfants d'Israël, part assignée par Moïse sur la prise des gens de guerre;
Et de la moitié revenant aux fils d’Israël
Pour la communauté, et qu’il avait soustraite aux guerriers
31,43
cette part de la communauté fut: en menu bétail, trois cent trente-sept mille cinq cents têtes
La moitié de la communauté fut
De tant et tant
31,44
en gros bétail, trente-six mille;
31,45
ânes, trente mille cinq cents;
31,46
individus humains, seize mille.
31,47
Moïse prit, sur cette moitié échue aux enfants d'Israël, indistinctement un sur cinquante, personnes et animaux, et il les donna aux Lévites, gardiens du tabernacle de l'Éternel, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse.
Mochè prit
Etc
31,48
Les officiers des divers corps de la milice, chiliarques et centurions, s'approchèrent de Moïse,
Les chargés de mission
Ceux qui en étaient investis
31,49
et lui dirent: "Tes serviteurs ont fait le dénombrement des gens de guerre qui étaient sous leurs ordres, et il n'en manque pas un seul.
Et il n’en manque pas
Ainsi que le rend le Targoum Onqelos, par un mot qui, en araméen, signifie aussi « manquer », comme dans : « C’est moi qui la remplaçais » (Beréchith 31, 39), ce que le Targoum Onqelos rend par : ce qui « manquait » au nombre. De même : « Car ton siège sera vide » (I Chemouel 20, 18) – à ta place « manquera » celui qui s’y assied habituellement. De même : « La place de David était vide » (I Chemouel 20, 27) – il « manquait » la place, et personne ne s’y était assis
31,50
Nous apportons donc en hommage à l'Éternel ce que chacun de nous a trouvé de joyaux d'or, chaînettes, bracelets, bagues, boucles et colliers, pour racheter nos personnes devant l'Éternel."
Une chaînette
Ce sont des anneaux pour le pied
Et un bracelet
Pour la main
Une boucle d’oreille
Des ornements pour l’oreille
Et une parure
Bijou en forme de ventre, pour expier les pensées obscènes éveillées par les filles de Midyan (Chabath 64a)
31,51
Moïse et le pontife Eléazar reçurent de leur main cet or, toutes ces pièces façonnées.
31,52
Tout l'or de l'offrande, dont on fit ainsi hommage à l'Éternel, se montait à seize mille sept cent cinquante sicles, offert par les chiliarques et les centurions.
31,53
Quant aux simples miliciens, ils avaient butiné chacun pour soi.
31,54
Moïse et le pontife Eléazar, ayant reçu l'or de la part des chiliarques et des centurions, l'apportèrent dans la tente d'assignation, comme mémorial des enfants d'Israël devant le Seigneur.
32,1
Or, les enfants de Ruben et ceux de Gad possédaient de nombreux troupeaux, très considérables. Lorsqu'ils virent le pays de Yazer et celui de Galaad, ils trouvèrent cette contrée avantageuse pour le bétail.
32,2
Les enfants de Gad et ceux de Ruben vinrent donc et parlèrent à Moïse, à Eléazar le pontife et aux phylarques de la communauté, en ces termes:
32,3
"Ataroth, Dibon, Yazer, Nimra, Hesbon et Elalê; Sebam, Nébo et Beôn,
‘Ataroth et Divon…
Qui avaient fait partie des royaumes de Si‘hon et de ‘Og
32,4
ce pays, que l'Éternel a fait succomber devant les enfants d'Israël, est un pays propice au bétail; or, tes serviteurs ont du bétail."
32,5
Ils dirent encore: "Si nous avons trouvé faveur à tes yeux, que ce pays soit donné en propriété à tes serviteurs; ne nous fais point passer le Jourdain."
32,6
Moïse répondit aux enfants de Gad et à ceux de Ruben: "Quoi! Vos frères iraient au combat, et vous demeureriez ici!
Est-ce que vos frères
C’est une exclamation
32,7
Pourquoi voulez-vous décourager les enfants d'Israël de marcher vers le pays que leur a donné l'Éternel?
Et pourquoi écarterez-vous
Pourquoi détournerez-vous et retiendrez-vous leur désir de passer ? Car ils croiront que vous avez peur de passer à cause de la guerre, à cause de l’invincibilité de leurs villes et de celle de leurs peuples
32,8
Ainsi firent vos pères, alors que je les envoyai de Kadêch-Barnéa pour explorer ce pays.
De Qadéch-Barné‘a
Tel était son nom. Il existait deux Qadéch (Makoth 10a)
32,9
Ils montèrent jusqu'à la vallée d'Echkol, ils explorèrent le pays; puis ils découragèrent les enfants d'Israël de se rendre au pays que leur avait donné l'Éternel.
32,10
Ce jour-là, le courroux de l'Éternel s'alluma, et il prononça ce serment:
32,11
"Si jamais ils voient, ces hommes sortis de l'Egypte, âgés de vingt ans ou plus, la contrée que j'ai, par serment, promise à Abraham, à Isaac et à Jacob!... Car ils m'ont été infidèles.
32,12
Seuls, Caleb, fils de Yefounné le Kenizzéen, et Josué, fils de Noun la verront, parce qu'ils sont restés fidèles au Seigneur."
Le Qenizi
Il était le beau-fils de Qenaz, à qui sa mère avait enfanté Otniel (Choftim 3, 9 – Sota 11b)
32,13
Et le Seigneur, courroucé contre Israël, les a fait errer dans le désert pendant quarante années, jusqu'à l'extinction de cette génération entière, qui avait démérité devant le Seigneur.
Il les a fait errer (wayeni‘oum)
Comme dans : « tu seras errant (na’) et vagabond » (Beréchith 4, 12)
32,14
Et maintenant, vous marchez sur les traces de vos pères, engeance de pécheurs, pour ajouter encore à la colère de Dieu contre Israël!
Pour ajouter (lispoth)
Comme dans : « Ajoutez (sefou) année à année » (Yecha’yah 29, 1), « Ajoutez (sefou) vos ‘oloth » (Yirmeya 7, 21). Le mot signifie : « ajouter »
32,15
Oui, si vous vous détachez de lui, il continuera de le laisser dans le désert, et vous aurez fait le malheur de tout ce peuple."
32,16
Alors ils s'approchèrent de Moïse et dirent: "Nous voulons construire ici des parcs à brebis pour notre bétail, et des villes pour nos familles.
Nous construirons ici des enclos pour nos troupeaux
Ils avaient plus d’égards pour leur argent que pour leur progéniture, car ils ont parlé de leur bétail avant de parler de leurs enfants. Mochè leur a dit : « Vous n’auriez pas dû agir ainsi ! Faites de l’essentiel ce qui est essentiel et de l’accessoire ce qui est accessoire ! Commencez par vous construire des villes pour vos enfants, et ensuite des enclos pour vos troupeaux ! » (verset 24) (Midrach Tan‘houma)
32,17
Mais nous, nous irons en armes, résolument, à la tête des enfants d'Israël, jusqu'à ce que nous les ayons amenés à leur destination, tandis que nos familles demeureront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays.
Et nous
Nous nous armerons en hâte, comme dans : « Appelle son nom Mahér-Chalal-‘Hach-Baz (« Proche est le pillage, imminente la déprédation ») ! » (Yecha’yah 8, 3), ou dans : « Qu’Il se dépêche, qu’Il se hâte (ya‘hicha) » (Yecha’yah 5, 19)
Devant les fils d’Israël
À la tête des troupes, parce qu’ils étaient forts. C’est ainsi qu’il est parlé de Gad : « … et il a déchiré le bras, même le sommet de la tête » (Devarim 33, 20). Et Mochè a de nouveau insisté dans le livre de Devarim : « Je vous ai ordonné en ce temps-là en disant […] vous passerez “engagés” devant vos frères, les fils d’Israël, tous guerriers. » (Devarim 3, 18). Et il est écrit à propos de Yeri‘ho : « Et les hommes “engagés” allaient devant eux » (Yehochou‘a 6, 13) – ce sont les enfants de Reouven et de Gad, qui ont respecté leur engagement
Nos jeunes enfants demeureront
Tant que nous serons aux côtés de nos frères
Dans les villes de la forteresse
Que nous allons construire maintenant
32,18
Nous ne rentrerons pas dans nos foyers, que les enfants d'Israël n'aient pris possession chacun de son héritage.
32,19
Nous ne prétendons point posséder avec eux de l'autre côté du Jourdain, puisque c'est en deçà du Jourdain, à l'orient, que notre possession nous sera échue."
De l’autre côté du Yardén
Du côté occidental
Car notre héritage est venu
Nous l’avons déjà reçu du côté oriental
32,20
Moïse leur répondit: "Si vous tenez cette conduite, si vous marchez devant l'Éternel, équipés pour la guerre;
32,21
si tous vos guerriers passent le Jourdain pour combattre devant l'Éternel, jusqu'à ce qu'il ait dépossédé ses ennemis,
32,22
et si, le pays une fois subjugué devant l'Éternel, alors seulement vous vous retirez, vous serez quittés envers Dieu et envers Israël, et cette contrée vous sera légitimement acquise devant le Seigneur.
32,23
Mais si vous agissez autrement, vous êtes coupables envers le Seigneur, et sachez que votre faute ne serait pas impunie!
32,24
Construisez donc des villes pour vos familles et des parcs pour vos brebis, et soyez fidèles à votre parole."
Pour votre menu bétail (letsonaakhem)
Ce mot est de la même racine que dans : « Brebis (tsonè) et bœufs, tous ensemble » (Tehilim 8, 8), mot dans lequel manque la lettre alèf entre le tsadè et le noun. Quant au alèf qui suit ici le noun, il remplace le hé de tsonè. J’ai appris cela dans le livre de Rabi Mochè Hadarchan
Et ce qui sortira de votre bouche
Ce que vous avez dit à Hachem, car vous vous êtes engagés à combattre jusqu’à la conquête et le partage du pays. Mochè leur avait uniquement demandé : « et le pays sera subjugué […] et après vous reviendrez » (verset 22), tandis qu’ils ont promis de ne pas rentrer « jusqu’à ce qu’héritent les fils d’Israël » (verset 18). Ils se sont donc engagés, en plus, à rester pendant les sept ans qu’allait durer le partage, et ils ont tenu parole
32,25
Les enfants de Gad et ceux de Ruben repartirent à Moïse en disant: "Tes serviteurs feront comme mon seigneur l'ordonne.
Les fils de Gad et les fils de Reouven dirent (littéralement : « dit » [au singulier])
Unanimement, comme un seul homme
32,26
Nos enfants, nos femmes, nos troupeaux et tout notre bétail, resteront là, dans les villes de Galaad,
32,27
tandis que tes serviteurs, tous ceux qui peuvent s'armer pour la milice, marcheront aux combats devant l'Éternel, comme l'a dit mon seigneur."
32,28
Moïse enjoignit, à leur sujet, au pontife Eléazar, à Josué, fils de Noun, et aux principaux membres des tribus des enfants d'Israël,
Mochè ordonna à leur sujet (lahem)
C’est comme s’il était écrit ‘aléhem. Il donna des ordres à El‘azar et à Yehochou‘a au sujet de leur pacte, comme dans : « Hachem guerroiera pour vous (lakhem) » (Chemoth 14, 14)
32,29
en leur disant: "Si les enfants de Gad et ceux de Ruben, tous ceux qui peuvent s'armer pour la lutte, passent avec vous le Jourdain devant le Seigneur et vous aident à soumettre le pays, vous leur attribuerez la contrée de Galaad comme propriété.
32,30
Mais s'ils ne marchent point en armes avec vous, ils devront s'établir au milieu de vous, dans le pays de Canaan."
32,31
Les enfants de Gad et ceux de Ruben répondirent en ces termes: "Ce que l'Éternel a dit à tes serviteurs, ils le feront exactement.
32,32
Oui, nous passerons en armes, devant le Seigneur, dans le pays de Canaan, conservant la possession de notre héritage de ce côté-ci du Jourdain."
Et la possession de notre héritage sera pour nous
C’est-à-dire : « “Entre nos mains”, “en notre pouvoir” restera la possession de notre héritage de ce côté-là. 
32,33
Alors Moïse octroya aux enfants de Gad et à ceux de Ruben, ainsi qu'à la moitié de la tribu de Manassé, fils de Joseph, le domaine de Sihôn, roi des Amorréens, et le domaine d'Og, roi du Basan; tout ce pays selon les limites de ses villes, les villes du pays dans toute son étendue.
32,34
Et les enfants de Gad rebâtirent Dibôn, Ataroth et Arœr;
32,35
Atroth-Chofân, Yazer et Yogbeha;
32,36
Bêth-Nimra et Bêth-Harân, comme villes fortes et parcs à bétail.
Villes de forteresse et enclos de menu bétail
Cette fin de verset fait suite au début du récit : « Les fils de Gad construisirent… » (verset 34) ces villes-là pour en faire « des villes de forteresse et des enclos de menu bétail »
32,37
Et les enfants de Ruben rebâtirent Hesbon, Elalê et Kiryathayim;
32,38
Nébo, Baal-Meôn (qui changèrent de nom) et Sibma. Ils remplacèrent par d'autres noms les noms des villes qu'ils rebâtirent.
Et Nevo et Ba‘al-Me‘on
Nevo et Ba‘al-Me‘on étaient des noms d’idoles. Les Émoris les avaient ainsi appelés, et les enfants de Reouven leur en ont donné d’autres dénominations. C’est ce que veut dire : « dont les noms furent changés ». Nevo et Ba‘al-Me‘on ont pris d’autres noms
Et Sivma
Ils construisirent Sivma, qui est le Sevam cité plus haut (verset 3)
32,39
Les enfants de Makhir, fils de Manassé, marchèrent sur le Galaad et s'en rendirent maîtres, et expulsèrent les Amorréens qui l'habitaient.
Il déposséda
Comme le rend le Targoum Onqelos : « il expulsa ». La racine yrch sert à deux usages : « hériter » et « expulser »
32,40
Et Moïse donna le Galaad à Makhir, fils de Manassé, qui s'y établit.
32,41
Yaïr, descendant de Manassé, y alla aussi et s'empara de leurs bourgs, qu'il nomma Bourgs de Yaïr.
Leurs bourgs
Comme le rend le Targoum Onqelos : « leurs villages »
Il les appela bourgs de Yaïr
Comme il n’avait pas d’enfants, il leur a donné son nom à titre de souvenir
32,42
Nobah aussi y alla et s'empara de Kenath et de sa banlieue, qu'il appela Nobah, de son propre nom.
Il l’appela Nova‘h
Le hé du mot la ne porte pas de mapiq. Et j’ai lu dans le livre de Rabi Mochè Hadarchan que l’absence de mapiq est due au fait que la ville n’a pas conservé ce nom, le mot la devant être lu comme la négation lo. Mais je serais curieux d’apprendre l’interprétation qu’il donnerait aux deux mêmes mots contenus dans : « Bo‘az lui (la) dit » (Ruth 2, 14) et dans : « pour lui (la) bâtir une maison » (Zekhariya 5, 11)
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