À tous mes frères juifs vivant en terre sainte ou en diaspora.
Il est pour moi extrêmement difficile de parler en vidéo ; c’est pour cela que je vous écris.
La situation depuis samedi 7 octobre au matin est d’une douleur immense dans nos cœurs. Des centaines de morts, des milliers de blessés, des centaines de kidnappés, tous parce que Juifs. Des enfants, des bébés, des grands-parents. Des familles entières décimées dans leurs propres maisons. Des atrocités.
J’invite et j’incite tous mes frères qui me lisent à cet instant à ne pas tomber dans le piège simpliste de l’accusation. Si certains politologues sont occupés à essayer prétendument de comprendre ou d’expliquer l’incompréhensible, l’inexplicable, certains politiques d’accuser untel de défaillance pour leur heure de gloire personnelle sur le sang de nos frères juifs... répugnant. Évidemment, je passe l’extrême gauche israélienne et internationale qui excuse et plonge comme d’habitude dans l’ignominie pure.
Croyants, fils de croyants, nous n’accusons personne. Nous acceptons avec foi la triste situation. Et nous répétons avec force ce que nous lisons tous les matins :
א – אֲנִי מַאֲמִין בֶּאֱמוּנָה שְׁלֵמָה. שֶׁהַבּוֹרֵא יִתְבָּרַךְ שְׁמוֹ הוּא בּוֹרֵא וּמַנְהִיג לְכָל הַבְּרוּאִים. וְהוּא לְבַדּוֹ עָשָׂה וְעוֹשֶׂה וְיַעֲשֶׂה לְכָל הַמַּעֲשִׂים: (מציאות ה')
Le temps présent n’est pas aux grands discours. Aux conférences. Ou que sais-je encore. Le temps actuel est au silence. Silence.
À ce silence, chacun de nous doit s’arrêter. Arrêter son quotidien qui nous prend en otage toute l’année pour marquer une vraie pause. Et non pas une minute symbolique de silence, puis reprendre sa vie comme si de rien n’était.
Dans le blanc, s’incluent toutes les couleurs. Dans le silence, s’incluent tous les sons.
L’heure n’est pas à la philosophie. L’heure est au silence. Au silence intérieur et extérieur. Au calme. À la reprise sur soi, malgré l’émotion dévastatrice.
Moi le premier, Haïm Mayer, pour ne pas parler des autres, je me demande depuis samedi soir comment je peux m’améliorer. Qu'est-ce que je peux changer en moi, pour moi, pour les autres, pour ma famille, pour mon peuple…
Depuis la fin des fêtes qui devaient se conclure par les danses joyeuses d’Akafot Chniyot, je suis en boucle dans ma tête : faire plus de cours, faire plus de conférences, faire plus de Chabbath organisés, faire plus de 'Hessed, inviter davantage de jeunes chez moi le Chabbath pour leur faire goûter le bonheur paradisiaque du Chabbath, continuer à finaliser mes livrets sur le Chalom Bayit, les fêtes juives, et autres. Bouger davantage, faire plus, faire mieux…
Le principal étant que chacun de nous fasse briller et chauffer son cœur. Le cœur de chair à l’intérieur de nous.
Comment ne pas pleurer intérieurement et extérieurement face à toutes ces terribles nouvelles. Ces familles sans nouvelles de proches disparus.
Mais le Talmud ne valorise pas tellement les pleurs qui ne conduisent pas à l’action. Des pleurs de bonne conscience.
Il est beau, magnifique, optimiste et merveilleux de voir l’entièreté du Klal Israël se mobiliser ; du Shtiebel de Méa Shéarim à Bné Brak, des centaines de prières sont organisées en continu. Des centaines de frères, souvent du monde orthodoxe entre parenthèses, se sont mobilisés pour apporter aux soldats de l’aide matérielle, du soutien psychologique, des repas copieux, des Tsitsit et Téfilines offerts, et j’en passe...
L’unité, ce n’est pas l’uniformité. L’unité se fait précisément avec celui qui ne pense pas exactement comme moi ; cependant il reste mon frère. Il brille depuis le 7 octobre une unité extraordinaire en Israël entre pratiquement toutes les différentes fractions du peuple juif.
Pendant que la nuit, les uns combattent au péril de leur vie dans un don de soi total, d’autres prient et étudient pour implorer la Protection divine.
À nous tous de travailler au maintien de cette unité qui règne aujourd’hui au sein du peuple juif, de sorte qu’elle se poursuive jusqu’à des lendemains plus heureux.
Nos ennemis de l’intérieur comme de l’extérieur n’ont aucun pouvoir de destruction sur notre peuple. En revanche, ils bénéficient de nos faiblesses ; ne leur donnons pas cet avantage.
Continuons dans l’unité sincère qui ne tient compte d’aucun critère.
Il convient à chacun de nous, comme je l’ai exprimé précédemment, de vérifier son comportement personnel...
Notamment – et bien qu’aucun Juif dans le monde ne ressemble même de très loin à ces barbares inhumains, immoraux, et qu'aucun mot ne soit assez puissant pour qualifier la nature noire de leur âme et l’abomination de leurs actions – est-il possible qu’en moi-même, à un certain niveau, d’une certaine manière ou d’une autre, existe de façon consciente ou non, de la cruauté à l’égard d’un pan de mon peuple, de mon entourage ? Et comment puis-je la transformer en amour gratuit et total ?
Pourquoi cette journée a-t-elle eu lieu ? Je ne le sais pas. Et à mon humble avis qui vaut ce qu’il vaut, personne ne le sait sauf le Créateur du monde.
Certains ont cherché à faire endosser la responsabilité des horreurs en fonction de leur cheval de bataille : les laïcs, internet, le non respect du Chabbath, la profanation de ceci, la fête et j’en passe…
Et rien que d'écrire ces phrases me met dans une colère noire et dans un dégoût total et amer.
Pour ma part, je me suis dit, c’est peut-être arrivé à cause de moi ?
…
Le principal maintenant, presque quatre mois après cette journée, est de se renforcer dans la foi en notre créateur. Il est notre seul et unique espoir, notre seul et unique sauveur.
Il faut souligner qu'il convient à chacun d’entre nous de choisir un narratif à la suite d’un évènement extérieur qui survient. N’abrogeant aucun mot écrit plus haut ou plus bas, on peut malgré tout choisir de louer et relouer en continu, de remercier et remercier à nouveau en boucle notre Créateur, car bien que cette journée du 7 Octobre 2023 fût terrible, elle n’est rien à côté du plan initial qui était prévu par nos ennemis, une attaque simultanée à Gaza, dans le nord, le sud, la Cisjordanie etc. אין אנחנו מספיקים להודות לך ה – et même dans une pénombre pareille, voir de nos yeux la lueur de la Providence et la main du créateur – free choice…
Étant donné que nos jeunes soldats se battent au péril de leur vie, toute considération politique et religieuse est caduque au temps présent. Il est un impératif de prier pour chacun d’eux, afin qu'ils rentrent tous en paix dans leurs foyers !
Qu’il arrive le temps où notre Créateur régnera sur nous et sur notre terre, où tous les faux décideurs, les politiques empêtrés dans leurs mensonges et leurs manigances purement politiciennes aux dépens des vies de nos enfants au front, seront destitués et replacés à leur juste place.
Que le peuple Juif s’assume pleinement en terre sainte sans demander l’accord de quiconque. Ni 'Essav, ni Ichmaël. Ni l’Occident en perte, ni le monde musulman.
De fait, si le peuple Juif, sans considération politique, s’assume en terre sainte dans le respect de ses traditions ancestrales, alors l’ennemi de lui-même disparaîtra sans guerre ni sang car depuis Josué et l’entrée du peuple juif dans sa terre, l’histoire bégaie.
Le Maître du monde est à nos côtés, la vérité et l’honneur sont de notre côté. Comme nous le disons le soir de Pessa'h, à chaque génération : ils veulent nous exterminer mais Hachem nous sauve de leurs mains.
Comme Il a été aux côtés de mes grands-parents en Roumanie nazie puis communiste, de mes grands-parents en France occupée et les a continuellement sauvés par des miracles multiples, le Maître du monde continue et continuera de sauver la totalité de son peuple aimé et à nous de Le remercier.
Ainsi, le Maître du monde nous donne la sagesse pour dépasser l’émotion. La victoire réelle et éternelle et non une victoire factice. Le dévoilement du Nom divin et la disparition des fausses structures. Surtout, la paix entre nous, la paix en nous-mêmes et seulement alors la paix avec nos voisins jusqu’à la venue du Machia'h.
Amen Véamen.
N.B : une brochure éclairée va paraître sous peu sur l’antisémitisme dans le monde.