"Les eaux amères de la malédiction", telles étaient appelées les eaux que le Kohen faisait boire aux femmes qui étaient soupçonnées d'infidélité par leur mari. Dans ces eaux, il introduisait un morceau de parchemin sur lequel étaient inscrits les versets de Parachat Sota y compris le Nom d’Hachem. Alors, ces lettres saintes fondaient, laissant place à une boisson qui allait déterminer le sort de ces femmes : si, en buvant ce breuvage, leur ventre gonflait, cela voulait dire qu'elles avaient trahi leur mari et qu'elles mourraient. Mais si ces femmes ne s'étaient pas souillées, elles resteraient intactes et seraient récompensées d'une postérité.
L'Éternel est prêt à effacer Son nom pour que la paix revienne entre un homme et son épouse !
Alors, il est évident qu'il est de notre devoir d'effacer les mots qui ont été dits dans un moment de colère, des mots qui ont provoqué un éloignement certain entre les conjoints et qui ont creusé un fossé si douloureux.
Le Rav Nissim Yagen s'écriait en disant : "la majorité des divorces n'a pas commencé par de sérieuses disputes, mais justement par des bêtises !"
- "Pourquoi m'a-t-il dit cela? pourquoi m'a-t-elle dit cela ?"
Les conjoints sont prêts à se séparer et à briser leur foyer en sachant même pertinemment que tous les membres de la famille en souffriront : le mari, la femme et les enfants. Au lieu de camper sur ses positions, il serait tellement plus intelligent et constructif de s'excuser auprès de son conjoint et d'effacer de son cœur et de sa mémoire des mots qui constituent de réelles bombes à retardement.
Pourquoi est-il si difficile pour l'homme (ou pour la femme) d'avouer ses torts ? Des forces contraires combattent sans cesse en chacun de nous, celles du corps et celles de l'âme.
L'orgueil contre l'humilité, la paresse contre l'empressement, l'égoïsme contre la bonté… Le corps veut à tout prix s'affirmer et montrer qu'il est le patron dans ce monde. Il œuvre constamment à nourrir ses "militaires" en nous persuadant qu'il a raison, en nous incitant à nous pencher davantage sur nous-mêmes que sur notre prochain et à avoir toujours le dernier mot en dépit des conséquences dévastatrices d'une telle attitude...
Quand on comprend que le corps n'est qu'un vêtement qui nous a été octroyé pour recouvrir notre parcelle divine, alors on ne s'investit pas pour "embellir" ce vêtement mais au contraire afin d'embellir notre Néchama.
Embellir son corps ressemble exactement à quelqu'un qui se mettrait à la recherche d'une enveloppe des journées entières, mais qui accorderait juste quelques minutes pour rédiger le contenu de sa lettre !
Il serait tellement plus logique de s'investir dans la rédaction des phrases, la clarté de l'expression pour que le message passe de la meilleure façon possible. Au bout du compte, l'enveloppe ira à la poubelle, il n'en restera aucune trace.
Les conjoints sont-ils conscients de la grandeur de leur entreprise ? Connaissent-ils la raison de leur union ? Sont-ils convaincus que la santé psychologique de leurs enfants ainsi que leur réussite dépendent essentiellement d'une relation saine au niveau de leur couple ?
Quand on connaît l'adresse à laquelle on doit arriver et qu'on est guidé par un GPS, alors on s’engage dans le bon chemin. Mais, si la destination est une fausse destination (on m'a donné une mauvaise adresse par exemple), alors il est évident qu'on prendra le mauvais chemin.
L'objectif du mariage n'est pas d'avoir raison mais d'être unis !!!
Dire à son époux : "excuse-moi, j'ai mal parlé" n’est pas une défaite. Bien au contraire, c'est la victoire de l'âme sur le corps. Cette âme qui est entièrement pure, qui prône l'amour de l'autre, le respect de l'autre, la considération de l'autre comme s'il s'agissait de notre propre personne.
Avez-vous déjà choisi un diamant ?
On a tendance à croire que sa valeur dépend de sa grandeur (plus le diamant est grand, plus il coûte cher). Or, les connaisseurs vous diront que ce n'est pas ainsi que l'on évalue la valeur d'un diamant. Le critère majeur qui définit son coût est son degré de pureté : plus il est pur, plus il brille… Donc finalement, on peut trouver un petit diamant qui coûte plus cher qu'un grand parce qu'il est plus pur !
Le corps nous fait croire que plus on reste sur nos positions, plus on s’affirme, plus on est grand. C'est pour cela que présenter des excuses est souvent interprété à tort comme une faiblesse de notre part, alors que c'est justement là, la véritable grandeur : celle de prendre la responsabilité de nos actes et d'assumer que l'erreur fait partie de l'essence de l'homme.
Comme le dit si bien Rabbi Haïm Shmuelevitz : "le niveau de l'homme se mesure par rapport à la responsabilité qu'il prend sur ses actes, plus il est responsable, plus il mérite la couronne de la royauté".
Le cadeau du Rav Arié Levin
Le Rav Arié Levin était un géant de la Torah et de la bienfaisance. Son amour du prochain était inégalable !
Que ce soit les nécessiteux, les malades, les prisonniers, les gens déprimés, tout le monde le connaissait. Le Rav était extrêmement pauvre, et quand le jour de son mariage est arrivé, il n'avait rien à offrir à sa femme dans le "‘Hédèr Yi’houd" (la pièce dans laquelle le ‘Hatan et la Kalla se retrouvent en amoureux avant de débuter les danses). Il se tourna donc vers son épouse et lui dit :
"Je n'ai rien emmené avec moi parce que mes moyens financiers ne me le permettent pas mais je veux quand même t'offrir quelque chose : à chaque fois qu'il y aura une dispute entre nous, c'est toi qui auras raison !" Et elle répondit : "moi aussi, j'aimerais t'offrir quelque chose : à chaque fois qu'on se disputera, c'est toi qui auras raison !"
Chez eux, le corps ne constituait pas une barrière à la révélation de leur âme. Cette pellicule était quasiment transparente ! Prenons exemple sur ces sommités et évoluons dans le bon sens, celui du perfectionnement de l'âme et de son scintillement.
Chabbath Chalom à toutes !