Après dix jours de fêtes chargés de prières, de supplications et de jeûnes ardus, Hachem nous offre huit jours de réjouissance et de joie : ceux de Souccot. En effet, Roch Hachana et Yom Kippour sont respectivement des jours de jugement et d’expiation de nos péchés, mais qui sont moralement et émotionnellement éprouvants. Mais D.ieu, dans Sa miséricorde, fait en sorte de clore ces jours rigoureux avec une fête on ne peut plus joyeuse ; celle de la fête de Souccot. Telle une mère, Hachem nous étreint et nous enveloppe de l’amour inconditionnel qu’Il ressent à notre égard.
L’amour indéfectible qu’Hachem nous porte se traduit par la structure même de la Soucca. En effet, cette cabane temporaire est composée d’un toit, que l’on nomme Skha’h en hébreu, ainsi que de quatre murs. Le Rav Moché Gersht stipule que le Skha’h se tient au-dessus de nos têtes pour indiquer l’influence qu’Hachem détient dans ce monde, ainsi que l’intervention constante qu’Il exerce dans nos vies. Tout comme le toit représente notre protection et sécurité, le Maître du monde fait œuvre de Bouclier et de Gardien éternel. Les murs, quant à eux, nous octroient nos balises et notre intimité. Ils créent un espace vacant nous permettant d’exister et de nous affirmer. Ils représentent également nos actions et la manière dont nous interagissons avec autrui.
Cette métaphore détaillant l’interaction entre la Soucca, le Juif et Hachem peut être comparée à la relation entre une mère et son enfant. En effet, de la même manière qu’Hachem exerce Sa protection et Son intervention sur nous par l’entremise du toit, une mère protège son enfant et lui permet de se réaliser par l’amour inconditionnel qu’elle lui porte. Par ailleurs, tout comme les murs représentent les limites à ne pas dépasser et notre Pnimiout (intériorité), l’éducation d’une mère et les valeurs qu’elle inculque à son enfant lui indiquent la bonne voie à suivre afin de devenir un enfant stable, équilibré et ayant une crainte du Ciel.
Nous pouvons, de manière plus globale, percevoir toutes les fêtes qui parcourent le mois de Tichri comme un microcosme de la relation entre une mère et son enfant. Les fêtes de Roch Hachana et de Yom Kippour sont des fêtes de Din, de rigueur, de la crainte que nous avons à l’égard de notre Créateur. Lorsqu’une mère gronde son enfant pour ses mauvaises actions ; elle le remet à sa place, le réprimande pour les erreurs qu’il a commises et requiert des excuses pour ses maladresses. Mais les remontrances ne durent jamais trop longtemps. Tôt ou tard, une mère dira à son enfant : « Passons à autre chose, mon fils. ». Et elle l’embrassera, l’enlacera, et lui dira combien elle l’aime. C’est exactement le sens de la fête de Souccot. Après dix jours de réprimande et d’expiation de nos péchés, Hachem déclare : « Maintenant que vous vous êtes faits pardonner, étreignez-Moi. Demeurez dans Ma Soucca pour que Je vous montre l’amour inconditionnel que J’éprouve pour vous, Mes enfants ». Durant cette fête de Souccot et lors de toutes celles à venir, permettons au Maître du monde de nous enlacer et d’exprimer l’affection indéfectible qu’Il ressent à notre égard. ‘Hag Saméa’h !