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Une femme en pantalon chez elle

Rédigé le Vendredi 23 Mai 2014
La question de Anonyme

Chalom Rav,

Je deviens de plus en plus sensible à la Tsniout, et je n'ai malheureusement pas les moyens de changer toute ma garde robe. J'ai déjà pris la décision de jeter tout vêtement indécent, et il ne me reste pas beaucoup de choses.

Je voulais savoir si à mon domicile je peux porter des pantalons lorsque personne ne me voit, le temps de racheter les vêtements nécessaires ?

Merci d'avance.

La réponse de Rav Yossef LORIA
Rav Yossef LORIA
1202 réponses

Chalom Oubrakha,

Que D.ieu vous bénisse d'avoir eu le courage de prendre une telle décision et de vous renforcer dans la pudeur. Il n'y a pas de plus grand Na'hat pour D.ieu que de voir les filles d'Israël qui se renforcent dans ce domaine si difficile. Que D.ieu vous donne la force de continuer à vous renforcer. (Mais ne brûlez pas des étapes dans votre ascension spirituelle afin que celle-ci soit effective et durable).

La Mitsva de Tsniout ne s'applique qu'en présence d'hommes, ou même seule si la personne est dénudée (car la présence Divine emplit tout l'univers). Donc porter un pantalon à la maison est toléré, en prenant soin qu'il ne s'agisse pas d'un pantalon exclusivement reservé aux hommes (de peur de transgresser l'interdiction de "Lo Yilbach", ne pas porter un habit d'homme).

Pour vous renforcer, je vous propose en avant-première un petit extrait  de mon prochain ouvrage Béézrat Hachem (si cela vous plait, je pourrai vous le faire parvenir gratuitement par mail Béézrat Hachem).

L’importance de la pudeur

Rabeinou Yona enseigne[1] : « La femme doit être parfaitement pudique et prendre soin que les hommes ne la regardent pas, car les hommes qui regardent, ne serait-ce que le visage ou les mains d’une femme, descendent en enfer. Cette femme sera punie pour chaque homme qui a fauté en la contemplant, car elle éveille la faute et les entraîne le péché. »

Le ‘Hatam Sofer[2] explique que la raison pour laquelle notre exil est si long, et que les souffrances frappent le monde si terriblement, est dû au fait que c’est seulement au cours de notre exil que les femmes se vêtent ainsi, et que le niveau de pudeur n’a jamais été si bas. Ceci est la plus grave de toutes les fautes de la Torah.

Le Pélé Yoets écrit : « La plupart des punitions et des récompenses de la femme dans le monde futur dépendent de sa pudeur. Ainsi, plus une femme sera pudique, plus elle jouira d’un plaisir éternel et durable dans ce monde-ci et dans le monde futur. Nous pouvons d’ailleurs constater à notre époque que souvent nos prières ne sont pas exaucées et combien de souffrances nous frappent : tout ceci est dû au manque de pudeur qui éloigne la Présence Divine et empêche nos prières de monter devant L’Eternel. »[3]

 

A ce propos, le Gaon de Vilna répétait constamment : « De même que la principale récompense d’un homme dans le monde futur se mesure selon son investissement dans l’étude de Torah, ainsi, la part de la femme dans le monde futur se mesure selon son niveau de pudeur. »[4]

 

Le ‘Hafets ‘Haim citait le verset de la Torah : « Car D.ieu L’Eternel se trouve parmi vous, dans votre camp, pour vous protéger de l’ennemi. Il faudra que votre camp soit saint, et qu’il n’y ait pas de nudité de peur que D.ieu se détourne de vous »[5]. Il commentait ce verset ainsi : le peuple juif a de tout temps été en danger. Les pogroms, les ennemis, les longs exils ont toujours mis en péril la pérennité du peuple juif. L’histoire a prouvé aux nations du monde que le peuple d’Israël est encore bien vivant, et ce, pour l’éternité. Le ‘Am Israël doit sa survie à la protection constante de L’Eternel qui surveille et protège Son peuple à chaque pas de leur existence (la Hachga’ha Pratit). Cette protection assure aux enfants d’Israël leur pérennité malgré les vicissitudes qui l’ébranlent constamment au cours de son histoire. La seule faute pour laquelle la protection constante du peuple juif n’est pas assurée est le manque de pudeur, comme le mentionne le verset : « Et qu’il n’y ait pas de nudité de peur que D.ieu se détourne de vous », car c’est seulement à cause du manque de pudeur, que D.ieu peut se détourner du peuple juif !

On raconte, que lors de son dernier Kippour, le ‘Hafets ‘Haim en pleurs, avant la lecture de Kol Nidrei s’exprima en ces termes : « Qui désire la proximité avec D.ieu ? Qui veut la présence Divine dans sa demeure ? Qui souhaite sincèrement effacer ses fautes ? Un seul moyen : se renforcer dans la pudeur ! »[6].

Rabbi Yossef ‘Haim Zonnenfeld zatsal s’exprimait en ces termes : « La plus grande Mitsva est d’expliquer aux filles d’Israël, l’importance de respecter les lois de pudeur. Nos Sages nous enseignent que la libération d’Egypte a été permise grâce aux femmes d’Israël, et il en sera de même pour la libération finale. Ainsi, le mauvais penchant œuvre sans cesse pour affaiblir les femmes Juives dans ce domaine précisément afin de retarder la venue du Messie. Et toutes nos souffrances actuelles sont dûes au manque de pudeur. »[7]

 

Rabbi ‘Haim Kanievsky fixe que plus une femme portera des habits décents, plus elle méritera des enfants Tsadikim et érudits en Torah. Son mari méritera tous les bienfaits du monde, comme le stipule le Zohar Hakadoch, et elle méritera de fonder un foyer exemplaire[8].

Les racines de la pudeur

Derrière chaque grand homme se trouve une mère ou une femme dévouée. Personne ne l’a vue agir, personne ne sait ce qu’elle fait, personne ne peut estimer combien elle a donné, combien elle a sacrifié et combien elle a investi afin de mériter ce merveilleux fruit. Elle est comme les soubassements d’un immeuble ou les racines d’un arbre… profondément enfouis, loin des regards, dans le secret.

A elles seules, les fondations assurent la solidité de tout un immeuble. Plus il est élevé et plus elles doivent être profondes et davantage dissimulées. « Fondations » signifie « vie intérieure », une vie qui ne se distingue pas de l’extérieur. Une vie dans la discrétion qui se déroule à l’abri des regards et dont personne ne sait quoi que ce soit. Personne ne complimente ou n’applaudit d’admiration, personne ne s’imagine ce qui se passe réellement.

C’est pourquoi, sur ce point, il y a une nette différence entre l’homme et la femme. L’homme vit à l’extérieur. Quand il comprend quelque chose qui jusque-là lui échappait, il se sent obligé de le partager avec les autres afin de recevoir leur assentiment. Une femme, faite d’intériorité et de sainteté, n’a nullement besoin de partager avec d’autres, son lien avec le Créateur. La vie d’une femme est complètement intérieure, rien ne transparaît. Même lorsqu’elle prie, elle n’extériorise pas ses sentiments par des gestes ou des balancements vigoureux. Grâce à cette qualité, elle méritera de renforcer constamment cette force qu’elle possède.

Ce phénomène ressemble à un autocuiseur dont la vapeur ne s’échappe pas à l’extérieur comme pour une simple marmite. Sa chaleur ne sera donc pas de cent degrés comme celle d’une marmite ordinaire, mais elle grimpera progressivement à plusieurs centaines de degrés !

Dans la mesure du possible, un homme doit s’efforcer de ne pas rendre publics les actes qu’il accomplit, afin de ne pas en diminuer la portée, à l’image de l’eau qui monte d’une marmite chaude et qui en diminue la chaleur.

Le travail d’une femme, réalisé dans la discrétion, donne une valeur inestimable à ses actes. Elle est capable de pénétrer les Cieux et de faire mériter à son foyer des bénédictions et une aide du Ciel infinies.

[1] Rabeinou Yona, Igueret Hatechouva, paragraphe 78.

[2] Drachot Ha’hatam Sofer, page258.

[3] ‘Hessed Laalafim, Ora’h ‘Haim, chapitre 3.

[4] Igueret Hagra, édition année 5626.

[5] Devarim, chapitre 23, paragraphe 15.

[6] ‘Olamot Chel Tohar, tome 1, page 139.

[7] Mara Déar’a DéIsrael, page 279.

[8] Or’hot Yocher.

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