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Je suis violente avec mon mari !

Rédigé le Mardi 26 Février 2019
La question de Anonyme

Bonjour,

Je suis violente verbalement et physiquement avec mon mari.

Je veux que tout cela cesse, mais je vois que je n'arrive pas totalement toute seule, même si il y a des périodes d'accalmies. Je veux arrêter à 100 % !

Pouvez-vous m'aider s'il vous plait ?

Merci.

La réponse de Rav Emmanuel BOUKOBZA
Rav Emmanuel BOUKOBZA
351 réponses

Chalom,

Vous faites très bien de poser la question. La première chose que vous devez vous demander est la raison de votre violence : êtes-vous en train de vous venger d'un comportement qui vous déplaît fortement chez votre mari ou bien votre violence n'a rien à voir avec le comportement de votre mari auquel vous n'avez finalement rien de sérieux à reprocher ?

S'il s'agit d'une vengeance de votre part, sachez qu'il n'existe aucune permission dans la Torah qui vous autorise à agir de la sorte. Il est écrit : "Tu ne tireras pas vengeance ni ne garderas rancune envers les fils de ton peuple" (Vayikra 19,18).

Si votre violence n'est pas liée à un comportement quelconque de votre mari, alors c'est vous et uniquement vous qui êtes en cause. Il est possible que vous ayez été victime de violences durant votre enfance ou votre adolescence et que vous reproduisiez cette violence à l'égard de votre mari. Si c'est le cas, vous avez peut-être besoin d'une aide psychologique. Tournez-vous vers des psychologues (femmes et religieuses) qui seront à même de vous aider.

Quelle que soit la raison qui motive votre comportement, sachez que tout provient du Ciel. La meilleure chose que vous puissiez faire est de faire Téchouva sincèrement et de regretter avec des larmes votre comportement actuel. Les portes du repentir sont toujours ouvertes et notamment quand ce repentir est accompagné de larmes (traité Baba Métsia 59a). Votre rôle en tant que femme est de protéger votre mari sur le plan spirituel, en lui offrant à la maison un havre de paix et d'amour. Si vous ressentez de la colère à son égard, essayez de transformer ce sentiment en compassion à son égard. En effet, il est dit : "Tout celui qui a pitié des créatures d'Hachem, bénéficiera à son tour de la pitié Divine" (traité Chabbath 151b).

Vous devez chasser de votre cœur tout sentiment de cruauté et emplir votre cœur de miséricorde à l'égard des créatures d'Hachem en général, et de votre mari en particulier. Sachez que tout le but de la venue d'un homme ou d'une femme sur terre est de prodiguer le bien autour de soi, sous toutes les formes possibles et imaginables. Si vous voulez réussir votre vie, vous devez changer du tout au tout et devenir un phare de lumière et de bienfaisance pour votre entourage direct et indirect.

Pour réussir dans cette noble entreprise, vous devez vous tourner vers l'Auteur de vos jours et entreprendre ce que le Rav Chalom Arrouch appelle une "Avodat Haratsone", c'est-à-dire un service Divin dans le cadre duquel vous allez développer votre volonté. Il existe un principe rapporté par nos Sages selon lequel si un un homme ou une femme souhaite s'engager dans un certain type de service Divin, ou d'une manière générale choisir un chemin particulier dans la vie, on lui donnera les forces du haut du Ciel pour y arriver ; davantage encore, on l'y mènera (traité Makot 10b).

Cela signifie que si vous avez la volonté de vous en sortir, vous y arriverez. La seule question est de comprendre ce qui s'appelle avoir de la volonté aux yeux du Ciel. Le Rav Chalom Arrouch, dans son livre "Or 'Hadach", répond à cette question de la manière suivante : si vous avez une volonté, vous devez être capable de l'exprimer devant Hachem. Entre cinq minutes et une demi-heure par jour, vous vous devez d'exprimer votre volonté devant le Créateur de l'univers.

Vous pouvez par exemple exprimer votre volonté en ces termes : "Maître et Roi de l'univers, je Te remercie de m'avoir insufflé la volonté de me repentir et d'améliorer mes actes. Certes, mes nombreuses fautes m'ont amené à être un vecteur de la rigueur Divine en ce monde, mais je souhaite ardemment me transformer pour devenir un vecteur de la bonté Divine qui est infinie. Puisses-Tu me pardonner mes agissements qui ne proviennent pas de la méchanceté mais seulement d'une souffrance profondément enfouie en moi, dont je n'arrive pas à me défaire.

Puisses-Tu me donner la clairvoyance nécessaire pour reconnaître que tout est pour le bien, et que même les souffrances que j'ai subies provenaient de Ta bonté pour expier mes fautes passées, dans cette réincarnation ou dans une réincarnation plus ancienne. Si j'arrive, par un effet de Ta grande bonté, à reconnaître que ces souffrances étaient pour le bien et provenaient de Toi, alors je pourrai m'en libérer et n'aurai plus à subir leur poids psychologique. Par conséquent, je ne me sentirai plus obligé d'utiliser mon mari comme souffre-douleur et comme exutoire de mes souffrances.

Je m'exprime ainsi devant Toi pour Te prouver à quel point j'ai la volonté de m'en sortir et d'échapper au cercle infernal "souffrance-vengeance" et aussi pour que s'accomplisse à mon égard les paroles de nos Sages selon lesquelles : "Le chemin où un homme veut aller, on le mène". Puisses-Tu me guider dans les chemins du bien et de la bonté et me permettre d'accomplir chaque jour Ta volonté.

Permets-moi aussi dans Ta grande bonté de bien me comporter avec mon mari et de m'adresser à lui avec respect et amour. Puisses-Tu me permettre de ne jamais user à son égard de violence physique ou verbale et d'être pour lui comme une muraille et un rempart."

En exprimant ainsi quotidiennement votre volonté devant Hachem, vous serez considérée au Ciel comme une personne ayant véritablement la volonté de s'en sortir et vous bénéficierez alors de l'aide Divine, comme l'ont enseigné nos Sages.

Au bout de quelques jours de prière et de Téchouva, prenez votre courage à deux mains et allez demander pardon à votre mari, avec des larmes s'il le faut. En effet, le pardon d'Hachem est conditionné par le pardon de votre mari ; si ce dernier ne veut pas vous accorder son pardon, ne désespérez pas et revenez à la charge. Si votre mari continue à refuser de vous accorder son pardon, tournez-vous vers Hachem et suppliez-Le d'attendrir le cœur de votre mari.

Vous devez continuer à vous tourner quotidiennement vers Hachem tout le temps que vous sentirez en vous une tendance, même très légère, à la violence. Le jour où vous sentirez que vous êtes complètement libérée, continuez à vous tourner vers Hachem en abordant cette fois-ci d'autres sujets plus vastes et variés. Commencez toujours par remercier Hachem pour tous les bienfaits qu'Il a réalisés envers vous et adressez-Lui ensuite vos demandes.

En vous souhaitant beaucoup d'Hatsla'ha (réussite) !

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