Chalom Rav,
Nous voyons beaucoup, que ce soit dans la Torah, dans l’histoire, ou même de nos jours, de grands hommes qui se sont extrêmement élevés spirituellement et extrêmement purifiés, afin d’être le plus proches possible d’Hachem, et Baroukh Hachem, ils ont atteint des niveaux inimaginables.
Qu’en est-il des femmes ?
Je sais, bien entendu, que le nombre de grandes femmes de l’histoire ne manquent pas et qu’elles ont toutes été plus Tsadékèt les unes que les autres. Cependant, est-il possible de s’élever de manière aussi haute que les hommes ?
Nous savons que bien qu’ayant un tas de Mitsvot communes, à savoir le Chabbath, le respect des parents, le fait de bien se comporter et de travailler sur nos Midot, etc., il est clair qu’une femme n’étudiera pas forcément, par exemple, tout au long de la journée la Guémara comme son mari.
Dans ce sens, comment s’élever de manière absolue pour les femmes ? Et est-ce-que cette élévation est différente de celle de l’homme ?
Je vous remercie pour le temps que vous consacrez à toutes nos questions, qu’Hachem vous protège et vous bénisse.
Kol Touv.
Bonjour,
Tout d'abord, établissons ensemble quelques rudiment de base concernant l'essence même de la femme d'après la Torah.
Le Talmud (Brakhot page 17) nous dit : "Plus grande est la promesse que D.ieu fit aux femmes que celle qu'Il fit aux hommes", comme le dit le verset dans Isaïe (32:9) : "Femmes paisibles, levez-vous, entendez ma voix ; et vous, filles insouciantes, écoutez mon discours." Rachi explique que la Guémara déduit cela du fait que le prophète les appelle "paisibles et insouciantes", qui sous-entend que leur salaire leur est assuré d'avance.
Le Talmud demande donc la raison de cette différence, et il répond que leur mérite est dû au fait qu'elles "soutiennent la Torah de leur mari et de leurs fils". Mais les choses se corsent un peu plus lorsque le Maharal de Prague (dans son commentaire sur les passages ésotériques du Talmud) pose la question suivante : "Comment les femmes méritent-elles une plus grande récompense que les hommes, alors que toute leur récompense ne vient que de la Torah, et que c'est précisément les hommes qui l'étudient activement ?" Il y a là quelques chose qui parait illogique à première vue.
Alors, le Maharal répond qu'en réalité, les femmes, de par leur essence particulière, sont à un degré beaucoup plus élevé que les hommes et qu'en un rien, elles accèdent à la proximité Divine que les hommes atteignent avec beaucoup plus d’effort. Il dit : "L'homme, par opposition à la femme, n'a pas la même prédisposition à la spiritualité. La femme, de par son essence paisible et quiet, est prompt à recevoir (en elle) la spiritualité, c'est pour cela qu'avec un peu d'effort seulement dans la Torah, elle s'élève très haut ; tandis que les hommes ont besoin d'effort et de labeur dans les voies de la spiritualité pour acquérir cette proximité Divine."
Le Zohar, lui aussi, explique que, de par leur prédisposition à la spiritualité, les femmes n'ont pas besoin d'autant de Mitsvot (commandements) pratiques que les hommes.
Fort de ces éléments, nous comprenons mieux pourquoi la femme n'a pas tout l'arsenal dont l'homme dispose. Elle n'en a pas autant besoin. Sa nature proche de la spiritualité et sa finesse la rend d’emblée plus proche de la spiritualité que tout autre être de la création. L'homme vient de la terre, avec toute la rudesse que cela implique, quant à la femme, elle vient de l'homme déjà construit, donc d'une source plus élevée.
C'est sans doute cette proximité innée à D.ieu qui les fit "reconnaître D.ieu avant les hommes lors de la traversé de la mer des joncs", comme le dit le Talmud dans le traité Sota page 11.
Donc, la femme atteint son but avec peu de moyen. Mais quel est sont but ? Et comment ne pas s'y tromper ?
Le double rôle de la femme nous en dit un peu plus sur son but dans le monde. A la fois mère et épouse, elle est le socle de son mari et le repère de ses enfants, celle grâce à qui l'équilibre règne dans le monde.
Le roi Salomon dit dans les Proverbes (14:1) : "La sagesse des femmes édifie la maison", c'est-à-dire que tous les foyers, tous les fiefs desquels sortent le prophète Moïse, Yossef le juste, David le roi, Salomon le sage, etc., sont, en réalité, issus de la maison de ces femmes sages. Par elles, le monde se crée, sans elles, il s'effondre. Elles sont la source de toute chose pour laquelle l'humanité peut s’enorgueillir. Du Rambam à Rachi, sans qui nous ne pourrions pas étudier la Torah aujourd'hui, de Enstein à Louis Pasteur, sans qui nous ne serions pas vaccinés contre la rage et toute l'avancé qu'ils ont apportés au monde avec l'aide de D.ieu, tous sont les enfants de ces femmes, de qui l'humanité toute entière a joui.
Mais le revers de la médaille, l'autre aspect du rôle de la femme dans le monde, si elle le néglige, c'est l'inverse de l'édifice - la ruine. Adolf Hiltler (que son nom soit damné), lui aussi, avait une maman, tout comme Staline...
Si bien, que le rôle de la femme est indispensable au monde en général, au peuple juif en particulier, et son investissement doit être en ce sens. Préserver l'équilibre de leur mari, tant spirituel que physique, offrir à leurs enfants la possibilité de s'élever dans les saintes voies de la Torah. La valeur des femmes est inimaginable, et leur nécessité au monde est capitale.
Certains s'étonnent que les hommes remercient D.ieu le matin de ne pas les avoir fait femme, ils y voient là une marque de faiblesse, de rabais, mais cela est faux. L'homme, conscient qu'il a reçu le sublime cadeau de la Torah - car il en avait tant besoin -, remercie D.ieu de ne pas l'avoir fait femme, ce qui l'aurait exempté de ce précieux présent. Rien de plus. Les femmes, quant à elles, remercient D.ieu de les avoir fait "selon Sa volonté". Y a-t-il quelque chose de plus grand que la Volonté du Créateur ?
En sommes, les femmes ont un rôle tellement majeur, qu'il est difficile de le définir sans avoir à écrire un livre, elles sont la base de tout !
Leurs occasions d'élévation sont multiples, toutefois plus terre à terre les hommes, c'est pourquoi elle doivent savoir dans quelle direction conduire leur navire. Ainsi, le 'Hatam Sofer, géant de sa génération, étudiait avec ses filles le livre de Moussar Ménorat Hamaor (Toledot Ha'hatam Sofer page 90).
Au vu de tout ce développement, nous pouvons un peu mieux comprendre pourquoi Rabbi Akiva, lorsqu'il arriva devant sa femme avec tous ses élèves, dit : "Tout ce que nous avons, nous lui devons" (Kétouvot 63). C'est dire l'étendu de l'influence d'une femme, c'est également la clef de la compréhension de son but sur terre...
Cordialement.