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Comment changer un bébé Chabbath ?

Rédigé le Dimanche 20 Mars 2016
La question de Noémie L.

Chalom Rav,

Je viens vers vous aujourd'hui car j'aimerais un éclaircissement sur la manière dont on peut changer un enfant qui porte une couche, le Chabbath.

Doit on utiliser : Lingette ? Produit physiologique sur coton ? Crème à même le coton ?

Merci d'avance pour votre réponse.

Kol Touv, et 'Hazak pour votre dévouement.

Qu'Hachem vous bénisse.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8184 réponses

Chalom Ouvrakha,

Tout d'abord, un enfant ne doit pas être changé dans une pièce où se trouvent des livres saints, devant une Mézouza, face aux bougies de Chabbath ou de tout objet de Mitsva, que ce soit le Chabbath ou en semaine.

S‘il n’existe pas d’autre possibilité que de changer l’enfant dans une pièce où se trouve une Mézouza, on procèdera de la façon suivante :

- Si la Mézouza est entièrement couverte d’un boîtier opaque, il est permis a posteriori de changer l’enfant dans la pièce.

- Si la Mézouza est partiellement couverte et que le nom Divin écrit sur le parchemin est visible, on recouvrira la partie découverte de la Mézouza de sa main ou de toute autre façon.

- Si la Mézouza se trouve complètement découverte ou introduite dans un boîtier transparent, on devra la recouvrir entièrement.

- S’il est impossible de la recouvrir, la personne qui change l’enfant devra tourner le dos à la Mézouza, et fera ainsi séparation entre l’objet saint et l’enfant.

Concernant les interdictions relatives au Chabbath :

- Les deux languettes adhésives latérales d’une couche ne doivent pas être décollées le Chabbath. La seule façon permise de procéder consiste à préparer la couche avant Chabbath en décollant puis en recollant les languettes adhésives. Ainsi, pendant Chabbath, il sera permis de coller les languettes sur la couche. Les couches munies d’attaches en velcro sont permises le Chabbath.

Ces dérogations sont accordées à condition que le décollage des languettes adhésives pendant Chabbath ne déchire pas la couche. Si tel était le cas, il est interdit de les décoller. Il faudra donc fermer la couche à l’aide d’une épingle à nourrice (munie d’une protection de sûreté, si possible).

Si une couche munie de languettes adhésives a été utilisée par erreur ou intentionnellement le Chabbath, il est permis d’enlever la couche en la déchirant.

- Il est interdit de recoller les languettes sur la couche avant de la jeter, sauf si c’est une bande en velcro.

Pour en revenir à votre question :

Il est interdit :

- De couper du coton (aussi bien le Chabbath que Yom Tov pour la toilette du bébé).

- D’utiliser des lingettes trop humides, c'est-à-dire qui laissent s’échapper une quantité de liquide suffisante pour mouiller la peau qui elle-même mouillerait une autre surface (voir aussi le responsa en français Na'halat Chlomo, tome 2, question 214).

- De frictionner le corps du bébé avec du lait (spécial bébé) ou de l’huile épaisse.

Il est permis :

- D’utiliser des lingettes ou toutes autres pièces de tissu à peine humides pour nettoyer l’enfant.

On prendra soin de ne pas presser le tissu afin de ne pas extraire du liquide (interdiction d’essorer).

- D’utiliser un produit liquide ou du lait de toilette suffisamment liquide qu’on versera directement sur la peau du bébé et qu’on essuiera ensuite avec un tissu épais sec ou avec du coton coupé avant Chabbath (pour ne pas devoir réaliser un interdit en le coupant), et, si possible, en grande quantité afin d’éviter d’essorer.

Bien que les lingettes à peine humides et le lait de toilette soient permis sous certaines conditions, il est vivement recommandé d’utiliser simplement de l’eau pour la toilette des nourrissons afin d’éviter d’enfreindre de nombreuses interdictions.

- De frictionner le corps de l’enfant avec n’importe quelle substance liquide, y compris de l’eau de toilette. Les cheveux ne doivent pas être frictionnés.

- D’ajouter de l’eau au lait de toilette afin de le liquéfier avant Chabbath. Il faudra consulter un Rav avant d’effectuer cette opération car la définition d’un liquide et d’un solide n’est pas tranchée.

Que peut-on demander à un non-juif ?

D’effectuer tous les actes dont l’enfant a besoin même si, pour les accomplir, le non-juif doit enfreindre un interdit de la Torah; par exemple :

- De couper du coton (aussi bien le Chabbath que Yom Tov pour la toilette du bébé).

- D’utiliser des lingettes trop humides, c'est-à-dire qui laissent s’échapper une quantité de liquide suffisante pour mouiller une autre surface si elles sont mises à son contact.

- De frictionner les cheveux.

Je vous souhaite beaucoup de Na'hat de vos enfants, et, si D.ieu veut, petits-enfants.

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Na'halat Chlomo.
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