Si vous suivez l’actualité, se joue en ce moment la 9e édition du Vendée Globe. Il s’agit d’une course à la voile autour du monde, en solitaire et sans escale. Surnommé l’Everest des mers, le Vendée Globe a lieu tous les 4 ans. 46 000 kilomètres pour défier les océans au départ des Sables-d’Olonne en Vendée, le retour ayant lieu au même endroit. Les participants sont appelés des skippers et leurs bateaux sont des monocoques. Le trajet comprend la descente de l’Atlantique puis la traversée de l’océan Indien, le contour de l’Antarctique, le passage de tout le Pacifique puis la remontée par l’autre côté de l’Atlantique en vue de l’arrivée, ayant ainsi franchi les 3 caps les plus célèbres le cap de Bonne-Espérance au sud de l’Afrique, le cap Leeuwin au sud de l’Australie, le Cap Horn en Amérique du Sud, et bravé le dangereux pot-au-noir vers l’équateur. Quelle épopée ! Et si riche d’enseignements, pour nous, les femmes…
Personnellement, cette aventure m’a tout de suite passionnée parce que tout ce qui touche à la mer éveille immédiatement ma respiration, mes sens, mes émotions. Ayant grandi à Marseille, la mer a toujours été associée au soleil, à la sérénité, au face-à-face avec l’immensité de l’univers, la grandeur de l’être humain et sa rencontre avec D.ieu. C’est donc tout naturellement que j’ai trouvé cet événement sportif juste fantastique, rien qu’en m’imaginant être seule au milieu de la mer à contempler la magnificence de l’océan, songeant à la puissance de notre Créateur et observant le bleu des vagues et leur force.
Mais plus que cela, le Vendée Globe a été, en y réfléchissant, une image, une symbolique de ce monde pour accéder à une compréhension de la vie intérieure de l’être humain…
En effet, ne sommes-nous pas nous aussi nés dans ce monde avec une âme puissante, divine, propulsée dans un corps ? Comme le skipper sur son bateau. Et nous voilà embarqués pour un long, très long voyage...
Pour le skipper sur son bateau, la course est tellement longue et dangereuse que mieux vaut ne pas y penser mais avancer sûrement chaque jour et chaque nuit. Pour l’être humain dans ce monde : l’âme et le corps, c’est la même chose. La vie est palpitante et elle sera pleine d’aventures.
Et là, je vais m’adresser en particulier aux femmes : notre corps féminin c’est notre bateau !
Avec lui, dès la naissance, dès même notre vie intra-utérine, nous nous savons créées en creux, en manque. Une ouverture vers quelque chose d’autre, de différent. Petite enfance et enfance c’est la petite fille qui sourit à la vie, grandit dans la continuité de l’image de la mère qui est épouse donc face à un homme. Quand la maman vit cette relation harmonieusement, naturellement la petite fille s’identifie à elle et entre sereinement dans l’adolescence.
Adolescence : la période de tous les changements. Le corps mûrit et se prépare déjà à nourrir et accueillir un bébé plus tard, c’est l’arrivée des menstruations. Le corps féminin est plus visible et sûr de lui. L’esprit change et la jeune fille sait que sa morphologie entière est une machine incroyable pour donner la vie. Elle s’habitue à cela et son cycle représente une possibilité, un potentiel, un avenir.
Avec le mariage c’est la consécration : le corps féminin est honoré par celui qui nous est destiné. C’est la rencontre prodigieuse des deux opposés : visionnez-la sur un fond d’océan drapés dans un talith blanc, seuls, les deux époux s’engageant devant leur Créateur à bâtir un empire de sainteté et de lumière pour guider le monde.
On poursuit : la conception dans le corps de la femme est un lâcher prise, un don absolu en vue de faire éclore une nouvelle réalité : un couple. Et de là, nait un enfant, fruit de cet amour. La grossesse est la mise en travail de ce don : vivre son corps féminin enceinte chaque jour, c’est ressentir sa grandeur mais aussi sa vulnérabilité, sa fragilité. L’accouchement est le summum de la féminité : le corps féminin met au monde la vie. C’est se sentir vivante, tellement intensément, vibrer de chacune de ces cellules, « Je vis. Je donne la vie ». Un cri en écho, en double qui reste gravé dans un esprit ivre de bonheur et de délectation. L’après accouchement, prolongement direct, douloureuse joie, bonheur engageant d’être là pour son enfant maintenant et pour toujours. Ce petit être dépend de moi, a besoin de moi et je suis responsable de cette âme.
La traversée bat son plein, voguant tantôt sous des températures froides, tantôt tropicales. Et c’est là où, c’est le cas de le dire, le bât blesse.
La femme est tellement imprégnée de son rôle de mère et d’épouse qu’il arrive que, malgré une balise de danger, un signal d’alerte rouge sur notre route, la femme continue sa navigation. Les skippers passent le plus clair de leur temps à vérifier leur bateau. Normal, c’est leur seul compagnon de route ; intérêt qu’il soit en bon état, qu’il fonctionne, que tout soit dans les règles et qu’il puisse parer à une éventuelle avarie panne ou danger.
De même pour la femme, son corps c’est son compagnon de voyage : le plus précieux !!
Et par conséquent, il faut en prendre soin. Nous sommes tellement emportées dans le tourbillon des mers de toutes les mères (les obligations quotidiennes, les devoirs envers le mari, la maison à entretenir en nid douillet pour toute la famille) que nous oublions notre propre bateau, notre propre corps. Ce n’est pas un réel oubli car lorsqu’un signal lumineux s’allume sur un bateau cela saute aux yeux, mais plutôt un appel en absence, ignoré. Ne sommes-nous pas des femmes nous ? Des guerrières ? N’avons-nous pas vécu, voulu, espéré les douleurs de l’enfantement ? Notre corps féminin est notre fierté et nous sommes les ambassadeurs du don de soi, du sacrifice, du partage même de notre intimité avec notre mari. Que peut bien nous inquiéter ?? Nous sombrons alors dans un état de toute-puissance, début de la décadence de l’esprit qui entraîne le corps. Car le corps est là, crie et appelle au secours. Il est interdit, même criminel de ne pas l’écouter. Certes, nous ne sommes pas comme certains hommes effrayés à la vue d’une égratignure ou coupure, mais nous ne risquons pas de perdre notre féminité en nous occupant de nous-mêmes.
Car quelle femme est à même de donner la vie si elle n’est pas vivante ??
Notre corps doit absolument fonctionner, être en bonne santé, équilibré afin d’être féminin dans toutes ses valeurs de dons. Oui Mesdames, vous avez le droit d’être chez le médecin, à l’hôpital, pour autre chose que pour accoucher ou un suivi de grossesse. Vous avez le droit de dire j’ai mal à l’oreille, aux dents, au dos, même si ce ne sont pas des contractions. Et surtout, vous devez quitter la compétition (comme l’a fait l’un des skippers pour cause de naufrage sur son bateau) si vous êtes en doute sur votre santé et à fortiori en danger même éventuel. N’ayez pas peur de laisser votre mari, vos enfants, votre maison, votre travail. Votre santé avant tout, le reste devient secondaire ! « Ta vie vaut plus que notre Vendée Globe » dira l’un des skippers venu à la rescousse d’un autre.
L’arrivée est aux Sables-d’Olonne même endroit qu’au départ. Nous aussi un jour devrons rendre notre âme à notre Créateur et devront garantir que nous avons veillé à la parfaite protection de notre corps. Laisser traîner sans inquiétude un souci de santé amènera au jour où nous nous rendrons compte que le bateau coule. L’esprit est vivant mais le corps se noie et emporte avec lui l’esprit. Le noir absolu. Pas de fin. Le désespoir. Allons-nous nous en sortir un jour ? Et en finir ? Alors ayez un sursaut. Allez, décidez de vous faire soigner, faites vos examens pour savoir ce qu’il en est, où vous en êtes. Laissez derrière vous ceux qui sont là pour vous dissuader de passer des examens mais ne sont pas là pour prendre votre douleur au quotidien. Gardez près de vous vos amis et proches disposés à écouter votre souffrance, vous comprendre, vous soulager et vous donner les outils pour faire face. Ayez confiance en vous. Priez ! Vous vous en sortirez. Guérie. Heureuse et fière. Et féminine !
Notre corps, notre bateau pour accueillir notre âme est le seul garant d’une navigation sereine. Les réactions autour de vous ne tarderont pas : des encouragements, des félicitations et même de l’admiration de vous être prise en main. Mais plus effrayant il se pourrait que ce soit du style : "si j'avais agi plus tôt, peut-être n'aurais je pas eu (...)", "sans mon médecin qui m'a imposé l'hôpital où en serai-je aujourd'hui..?", et j'en passe... Et oui, omettre des prises de sang des examens, c’est SCIEMMENT se mettre en danger. Est-ce vraiment raisonnable ??
Préservez votre bateau, ne vous mettez pas en zone rouge !!
Alors cette année, suivez le Vendée Globe ou pas mais soignez votre corps féminin, c’est la seule voie de la féminité apte ensuite à l’ouverture vers le conjoint, les enfants, l’Autre.
Bon voyage dans l’océan et prenez de belles photos !
(Merci à mon fils de CM2 qui m'a "entrainée dans la course" grâce au suivi du Vendée Globe à l'école)