Avez-vous déjà participé à une soirée pour la Hilloula de Rah’el Iménou ? Moi, depuis mon aventure incroyable avec Sarah Attali, je ne manquerais cet évènement annuel sous aucun prétexte !
Sarah, je l’ai connue au travail. C’est une des premières personnes que j’ai rencontrées quand j’ai intégré l’entreprise. Elle travaillait dans le service Ressources Humaines. Dès mon premier jour, j’ai tout de suite apprécié son accueil chaleureux, mais nous n’avions pas beaucoup d’occasions de nous croiser si ce n’est dans les couloirs ou lors des grandes réunions du personnel.
Une soirée pas comme les autres
Un jour une de mes collègues me proposa de l’accompagner à une grande soirée pour femmes à l’occasion de la Hiloula de Rah’el Iménou. Il y avait un programme complet avec cours de Torah, tombola et autres activités… Une soirée joyeuse en perspective !
J’étais impatiente de rejoindre mes collègues ce soir-là… À l’entrée de la salle, une gentille bénévole invitait toutes les participantes à inscrire leur nom sur un bout de papier ainsi qu’une prière personnelle. Je ne savais pas exactement à quoi cela correspondait mais je me pris au jeu. Une fois le papier déposé dans la boîte, je pris ma place dans la salle de fête.
Pour animer l'événement, une Rabbanite avait été invitée spécialement pour nous parler de Rah’el, notre mère à tous. Elle nous apprit que dans toute notre Torah, Rah’el est celle qui a le plus plaidé en faveur du peuple juif, et c’est elle qui a supplié Hachem de ne pas nous surcharger d’épreuves en Galout (exil). Elle a fait don d’elle-même pour les autres et la Rabbanite insista sur cette leçon que nous devions emporter avec nous.
Après son intervention, nous avons toutes tiré au sort le nom d’une des participantes parmi tous les papiers que nous avions déposés au début. Chacune d’entre nous prenait sur elle de prier Hachem pour qu’Il accède aux demandes formulées. Moi qui suis une grande curieuse, j’étais toute excitée quand mon tour arriva !
Et c’est le nom de Sarah que je découvrais sur le bulletin accompagné de sa demande : elle souhaitait devenir mère... à 43 ans !
Une promesse à tenir
Je la connaissais peu, j’avais entendu qu’elle venait de se remarier récemment et je savais qu’elle n’avait pas d’enfants. Pourtant je n’imaginais pas qu’elle avait encore ce désir à son âge. En tirant son nom au hasard je m’étais engagée à prier pour elle pendant 40 jours et j’étais résolue à tenir ma promesse.
Dès le lendemain matin, je me mis à implorer Hachem à voix haute en lui demandant d’accorder à Sarah la joie de devenir maman. J’accompagnais ma demande de psaumes pour témoigner de ma sincérité. Et chaque jour, je renouvelais ma demande. Tout ça pendant plus d’un mois. À la fin des 40 jours, je décidai même de continuer à prier pour elle. Après tout c’était une demande qui lui tenait à cœur !
Une joie au-delà des mots
Les mois passèrent et un jour que je croisais Sarah par hasard dans les couloirs, je ne pus m'empêcher de remarquer son ventre arrondi qu’elle ne cachait pas. Y a-t-il des mots assez forts pour exprimer ce que j’ai ressenti à ce moment-là ? Je ne crois pas. En tous cas, pour une des rares fois dans ma vie, j’étais sans voix ! Les larmes me sont montées immédiatement aux yeux et Sarah, d’un regard, a compris la raison de ma réaction si intense et a souri, touchée. Alors je l’ai prise dans mes bras. La scène était une peu étrange : deux collègues qui se connaissent peu et qui s’enlacent en pleurant dans les couloirs...
Ce qui est fou, c’est que j’étais encore plus heureuse que si j’avais été concernée par la nouvelle !
Une étroite union
Une fois rentrée chez moi ce soir-là, je me suis demandée ce qui m’avait rendue si joyeuse.
Ma réponse, je la trouvais (comme souvent) dans un des psaumes du roi David : “Qu’il est bon, qu’il est doux à des frères de vivre dans une étroite union ! (...) car c’est là que D.ieu a placé la bénédiction, la vie heureuse pour l’éternité” (Téhilim 133).
En réalité, tous ces jours où j’avais prié pour plaider la cause de Sarah, j’avais sans le savoir tissé un lien invisible entre Hachem, elle et moi. Moi qui avais offert quelques minutes quotidiennes, j’avais reçu beaucoup plus en retour : la joie de me réjouir pour l’autre, le plus beau des dons, aussi grand que le mérite de Rah’el Iménou.