Il est né le 11 Chevat 5598 (1838) dans la localité de Zitel, située aujourd'hui en Biélorussie. Jeune homme, il étudia la Torah à Vilna, où l'on décela son génie, et il devint l'élève de Rabbi Na'houmké Maharodna, qui étudia à la Yéchiva de Volozyne. Après son mariage, il s'installa dans la localité de Radin, où il fonda et dirigea la célèbre Yéchiva de Radin. Par la suite, il confia la direction de la Yéchiva à l'un de ses plus proches élèves, Rav Naftali Trop zatsal.
Pendant la période où il exerça la fonction de Rav, il n'accepta jamais de gagner sa subsistance par ce biais et il tenait une petite épicerie, ouverte quelques heures par jour. Cette épicerie était la source de sa subsistance, outre ses ouvrages vendus anonymement.
Le 'Hafets 'Haïm s'activa à faire venir la Guéoula par tous les moyens qu'il jugea adéquats. Il encouragea les Cohanim à étudier les Halakhot des sacrifices et du service divin dans le Beth Hamikdach pour se préparer à la Délivrance ; d'autre part, il s'investit énormément pour sensibiliser le public à la valeur des lois du langage, car il estimait que les raisons principales de ce long exil tenaient au mépris et au manque de connaissances des sujets liés aux lois du langage.
Le manque d'ouvrages de Halakha dans ce domaine expliquait selon lui le « mépris » affiché par rapport à cet interdit, et c'est pourquoi il décida de rédiger un livre à ce sujet. Par la suite, il édita son premier ouvrage, le 'Hafets 'Haïm, sur les lois du langage, où il s'exprima sur le thème : « Ce sujet est entièrement tombé dans l'oubli, car l'homme s'est habitué à parler naturellement, sans accorder d'attention à ses propos. Cela entre dans l'interdit du colportage et de la médisance. »
Le 'Hafets 'Haïm choisit même de « commercialiser » la Mitsva de Chémirat Halachone par un moyen original et particulier : il fit l'effort de se rendre en charrette de ville en ville, avec ses livres, en s'écriant à l'attention des passants : « Qui est l'homme qui désire la vie ? » Lorsqu'une foule se rassemblait autour de lui, pensant dans leur naïveté qu'il leur vendait une potion de longévité ou un médicament, le 'Hafets 'Haïm leur tendait son livre et leur expliquait que celui qui fait attention aux propos qu'il tient, se préserve de troubles. De manière générale, animé de l'amour infini qui brûlait en lui pour chaque Juif quel qu'il soit, il n'a jamais réussi à comprendre comment il était possible de médire de l'un des enfants du Saint béni soit-Il, et certainement le Saint béni soit-Il S'en affligeait beaucoup.
Plus tard, il publia de nombreux livres, et le plus important d'entre eux, le Michna Beroura, qui est une compilation Hilkhatique sur le Choul'han 'Aroukh, et il trancha de nombreux débats Halakhiques. Le Michna Beroura fut accueilli comme un ouvrage de référence de Halakha, aussi bien parmi le public Ashkénaze que parmi de nombreux Séfarades. Notons que l'association Torah-Box a traduit en français son livre "La Pureté d'Israel", à l'attention des dames.
Le 'Hafets 'Haïm investit également son énergie à développer la création d'un système scolaire d'éducation 'Harédit pour les filles, le Beth Ya'akov, dirigé par Mme Sarah Schenirer. Il comprit très bien le pouvoir de la femme et son importance dans l'édification du foyer juif, et agit activement pour que les jeunes filles juives reçoivent une éducation pure et Cachère et ne soient pas exposées à la Haskala(émancipation) et à l'impureté qui commençaient à souffler dans les rues et à attirer une foule de jeunes gens. En conséquence, ce réseau scolaire ouvrit ses portes en Europe de l'est, malgré les diverses oppositions.
En outre, il se consacra toute sa vie à ses frères juifs en exil, dont le sort le préoccupait, et agit pour leur faciliter leur existence matérielle et spirituelle. Par exemple, il s'adressa personnellement aux directeurs des usines et aux lieux de travail dans divers endroits du monde, pour qu'ils dispensent les Juifs de travailler le Chabbath ; il se rendit vers la fin de ses jours à Vilna, en dépit de son état de santé précaire (« La pureté des filles juives est bien plus importante que la santé », répondit-il à sa famille qui s'opposait à son voyage), où il s'adressa au cœur des femmes juives pour qu'elles respectent les lois de pureté familiale ; il prit à cœur de créer des Talmudé Torah et des écoles pour garçons et prit en charge la subsistance matérielle des Yéchivot. Il investit aussi des efforts pour aider les Juifs de Russie à l'époque du « Rideau de fer ».
Vers la fin de ses jours, l'un de ses élèves relata que le 'Hafets 'Haïm l'avait appelé dans sa chambre, avait ouvert la bouche et lui avait montré qu'en dépit de son âge vénérable, il ne lui manquait pas même une seule dent. En constatant l'ébahissement sur le visage de son élève, le 'Hafets 'Haïm lui expliqua que, pendant toute sa vie, il avait gardé, au péril de sa vie, sa bouche et son langage, veillant à ne médire d'aucun Juif, et, mesure pour mesure, le Saint béni soit-Il avait veillé toute sa vie à ses dents.
Le 'Hafets 'Haïm est décédé le 24 Eloul 5693 (1933), laissant des centaines d'élèves dans le monde entier. Jusqu'à aujourd'hui, on entend parler de nombreuses délivrances chez ceux qui suivent la voie tracée par le 'Hafets 'Haïm et son héritage en étudiant deux Halakhot par jour sur les lois du langage.