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Doute sur le prélèvement du Ma'asser

Rédigé le Mercredi 14 Mai 2014
La question de Maurice T.

Bonjour Rav,

Lorsqu'on est en Israël et qu'on achète des fruits et légumes qui proviennent d'Israël et pour lesquels on doute si le Ma'asser a été prélevé, comment faire pour le prélever ?

J'ai entendu parler d'une pièce avec laquelle il fallait prélever une certaine somme. Pouvez-vous m'expliquer un peu plus ce sujet ?

Merci d'avance.

Kol Touv.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40095 réponses

Bonjour,

Voici les détails essentiels à connaître afin de pouvoir consommer des fruits se trouvant dans un jardin attenant à une maison particulière.

Lorsqu'il s'agit de fruits ou légumes à propos desquels on a un doute sur le prélèvement du Ma'asser, tous les détails suivants sont en vigueur excepté la récitation des bénédictions !!!

Les fruits provenant d'une terre se trouvant en Israël sont Tével tant que les différents prélèvements n'ont pas été effectués. Si du Tével a été cuit dans une marmite, il faut la cachériser avant de l'utiliser à nouveau. Si on s'aperçoit de l'erreur dans les 24 heures qui suivent la cuisson, il est possible de cachériser l'ustensile sans être obligé de faire Hag'ala ou Liboun.

Mine HaTorah, c'est uniquement les cinq céréales, les olives et les raisins qui sont soumis à l'obligation des Teroumot et Ma'assrot.

Midérabanane, tous les autres produits agricoles sont soumis à l'obligation de Teroumot et Ma'assrot. D'après certains décisionnaires, tous les fruits des arbres sont soumis à l'obligation de Teroumot et Ma'assrot Mine HaTorah.

Pour que les fruits ne soient plus Tével et qu'ils soient consommables, il est obligatoire de prélever :

1. La Terouma Guedola,

2. Le Ma'asser Richon,

3. La Teroumat Ma'asser,

4. Le Ma'asser Chéni [si les fruits appartiennent à la 1e, 2e, 4e, 5e année suivant la Chemita,

5. Le Ma'asser 'Ani [si les fruits appartiennent à la 3e ou à la 6e année suivant la Chemita],

Dans certains cas, il est permis de consommer des fruits avant d'avoir prélever les Teroumot et Ma'assrot, à condition que ce soit une Akhilat Aray. Cependant, lorsqu'il s'agit de fruits qui poussent dans un jardin attenant à une maison particulière, il est préférable de ne pas en consommer [même s'il s'agit d'un seul fruit] sans en prélever les Teroumot et Ma'assrot.

Dès que les différents prélèvements ont été effectués, les fruits ne sont plus Tével, même si les Matanot n'ont pas été données aux Cohanim et Léviim. Il n'est pas obligatoire de les donner afin de pouvoir manger les fruits. Le fait de les donner constitue une Mitsva tout à fait indépendante de la Mitsva consistant à faire le prélèvement.

Au temps où les Matanot étaient transmises aux Cohanim et Léviim, les quantités à prélever étaient les suivantes : 

1. 1/50e = Terouma Guédola des fruits [2%] donné aux Cohanim.

2. 1/10e = Ma'asser Richon du restant des fruits [10%] donné aux Léviim,

3. Lorsque le Lévi reçoit son Ma'asser, il prélève 10 % et le donne au Cohen; c'est la Teroumat Ma'asser.

4. 1/10e = Ma'asser Chéni du restant des fruits était prélevé par le propriétaire et consommé à Jérusalem [s'ils appartiennent à la 1e, 2e, 4e, 5e année suivant la Chemita],

5. 1/10e = Ma'asser 'Ani du restant des fruits était prélevé par le propriétaire et donné aux pauvres [s'ils appartiennent à la 3e ou 6e année suivant la Chemita].

De nos jours, on ne donne pas les Teroumot et Ma'assrot. On se suffit de faire laKriat Chem ; c'est le texte récité au moment du prélèvement, dans lequel on nomme chacun des prélèvements [cela équivaut à une Hafracha]. Ensuite, on laisse pourrir la partie des fruits prélevée avant de la jeter dans une poubelle ordinaire. D'après certains décisionnaires, il est possible de mettre la partie des fruits prélevée dans un sachet avant de le mettre dans une poubelle [sans attendre qu'elle pourrisse].

La Terouma et la Teroumat Ma'asser ne sont pas données puisque les Cohanim sont purs. C'est d'ailleurs pourquoi on ne prélève plus 1/50e mais uniquement une toute petite quantité [qui est suffisante Mine HaTorah]. D'autre part, il n'est pas certain que tous les Cohanim soient des vrais Cohanim.

Le Ma'asser Richon ne peut pas être consommé tant que la Teroumat Ma'asser n'a pas été retirée.

Une fois que la Teroumat Ma'asser a été retirée du Ma'asser Richon, c'est au Levi de prouver que c'est un vrai Levi, sans quoi, le propriétaire des fruits lui dira : "Prouve-moi que tu es un vrai Levi ! ".

Le Ma'asser Chéni n'est pas consommé car il est Kadoch et que l'on est tous impurs par la Toumat Meth. De nos jours, on le prélève uniquement en faisant la Keriat Chem, et ensuite on retire la Kédoucha en la transférant dans une pièce de monnaie. C'est le Pidion Ma'asser Chéni.

Le Ma'asser 'Ani doit être donné aux pauvres s'il s'agit de fruits qui appartiennent à la 3e ou à la 6e année :

1. Soit on le donne à une personne nécessiteuse que l'on connait,

2. Soit on le donne à des associations qui le donnent à des personnes nécessiteuses,

3. Etant donné que le Ma'asser 'Ani n'est pas Kadoch, il est également possible de le consommer soi-même, à condition de donner aux pauvres la contrepartie monétaire. Avant d'agir de la sorte, il faut obligatoirement contacter une personne compétente qui informera le propriétaire des fruits de la procédure [exacte] qu'il faut suivre.

Halakha Léma'assé 

Très important !

Pour éviter certains problèmes, il faut absolument que les fruits aient au moins une valeur de 2 Chékels.

Les détails suivants sont valables uniquement pour des fruits qui sont Tével Vaday, c’est-à-dire que l'on est certain qu'aucun prélèvement n'a été fait. 

1. On introduit tout d'abord les fruits à l'intérieur de la maison,

2. On prélève 1/100e des fruits et "un peu plus" [le 1/100e est la Teroumat Ma'asser - le "un peu plus" est la Terouma Guédola - d'après la Torah : חיטה אחת פוטרת כל הכרי],

3. On place la partie prélevée au nord des autres fruits. Il est préférable qu'elle soit dans le même ustensile que les autres fruits. Si les fruits ne sont pas dans un ustensile, la partie prélevée doit être à côté des fruits. Si on a omis d'agir ainsi, le prélèvement est tout de même valable,

4. Si les fruits ont poussé à Jérusalem, il faut mouiller avec de l'eau la partie des fruits - 1/10e - qui sera nommée Ma'asser Chéni [elle se trouve au sud des fruits] et toucher chacun des fruits [il suffit de mouiller une partie de chaque fruit]. D'après certains décisionnaires, il est préférable de mouiller [et toucher] également la partie qui est destinée à devenir Teroumat Guedola [le "un peu plus"],

5. Il n'est pas nécessaire de toucher les fruits à l'endroit où ils sont mouillés,

6. On réserve une pièce de monnaie [pas un billet] dont la valeur est au moins égale à une Perouta pour y transférer la Kédoucha du Ma'asser Chéni [1/40e de gramme d'argent ≈ 20 Agourot. La valeur de la Perouta varie en fonction du prix de l'argent]. Cette pièce ne doit pas être mélangée avec d'autres. On la garde dans un endroit prévu à cet effet jusqu'à la veille de Pessa'h de la 4e année de la Chemita. Si le Pidion a été fait pour des fruits de la 4e année de la Chemita, on garde la pièce jusqu'à la veille de Pessa'h de la 7e année [ce sont les années du Bi'our, durant lesquelles il faut faire disparaître les pièces en les jetant à la mer - de préférence avant le premier jour de Yom Tov de Pessa'h - d'après certains : avant le dernier Yom Tov de Pessa'h],

7. Il est possible de réserver une pièce de 5 ou 10 Chékels sur laquelle on fera le Pidion autant de fois qu'il y a des Proutot dans la pièce [≈ 25 fois pour une pièce de 5 ₪ ou 50 fois pour une pièce de 10 ₪],

8. On récite le texte ci-dessous en s'efforçant de comprendre le sens de chaque phrase : "Baroukh Ata Hachem Elokénou Mélekh Ha'olam Acher Kidéchanou Bémitsvotav Vétsivanou Léhafrich Teroumot OuMa'assrot. Hayotér Méé'had Miméa Chéyéch Kane Bétsad Tsafone, Haré Hou Terouma Guédola (Kol Mine 'Al Mino)."

En disant cette phrase, on nomme la partie supérieure au 100e [le "un peu plus"] en tant que Terouma.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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