Ce n’est un secret pour personne, les relations entre belles-mères et belles-filles figurent parmi les plus orageuses… Qu’est-ce qui se cache derrière une telle animosité, souvent injustifiée ?
Il est un sujet dont on ne parle pas beaucoup avant le mariage et dont beaucoup de couples sous-estiment l’importance : la relation belle-mère-belle-fille. C’est assez paradoxal, parce que beaucoup de disputes conjugales tournent autour de ce thème et certains couples ont même dû mettre un terme à leur mariage à cause de conflits non-gérés entre l’épouse et sa belle-mère.
Une fois que l’on aura identifié la source du problème, il sera plus facile d’envisager y apporter une solution.
A couteaux tirés…
Pourquoi les belles-mères et les belles-filles ne s’entendent-elles pas ? Pour répondre à cette question, opérons un petit retour en arrière…
Après avoir prié longuement pour avoir un enfant, subi des mois de grossesse parfois difficiles et des douleurs dont elle se souvient encore trente ans plus tard, une femme met enfin au monde un enfant. Pendant des années, elle s’occupe de lui, le choie, le nourrit, le lave, le soigne, le berce, l’écoute, l’accompagne, s’inquiète pour lui jusqu’au jour tant attendu où, enfin, elle voit son fils, sa fierté, se tenir sous le dais nuptial avec l’élue de son cœur. Mais si la joie emplit son cœur, elle ne peut faire fi de la nouvelle réalité qui s’impose à elle : désormais, elle tient le second rôle auprès de son fils, et sa nouvelle bru (une illustre novice) est celle qui est censée la remplacer auprès de lui. Bien que, dans les faits, la situation est évidemment plus nuancée que ce schéma, c’est souvent ainsi que les choses sont perçues du point de vue de la mère du jeune homme.
Inconsciemment, celle-ci ne peut s’empêcher de s’interroger : « La jeune épouse de mon fils saura-t-elle prendre soin de lui comme il se doit ? Saura-t-elle le nourrir, l’épauler et s’occuper de lui aussi bien que moi ? ». En oubliant totalement à quel point elle-même a souffert de l’intrusion de sa propre belle-mère, elle se sent alors obligée, poussée par de louables intentions, de vérifier les compétences de sa belle-fille et le niveau de satisfaction de son fils auprès de sa nouvelle épouse. Dès lors qu’elle pensera détecter le moindre signe de détresse concernant un risque de sous-alimentation, un éventuel rhume ou un possible manque de sommeil, tous ses sens seront en alerte.
Une belle-mère intelligente et… son contraire
C’est là qu’intervient la différence entre une mère intelligente et son contraire. La première raisonne ainsi : « Mon fils est un grand garçon, qui a fait son choix et doit à présent l’assumer. S’il juge nécessaire de faire une remarque à sa femme, il saura attirer son attention sur ce qui le dérange. Quant à moi, je n’ai pas à me mêler de ce qui, finalement, ne me concerne pas ». Une telle démarche, marquée par la sensibilité et la sagesse, a le pouvoir de préserver la bonne entente au sein du couple de manière durable. En se répétant ce raisonnement, la mère acquiert de plus la force de ne pas céder à la tentation de s’ingérer dans la vie du couple, même lorsque la tentation est très forte.
La seconde mère, quant à elle, se dit : « En tant que femme d’expérience, je me dois d’aider mon fils à déceler ce qui ne va pas dans la gestion de sa femme et de guider ma belle-fille afin qu’elle sache s’y prendre correctement ». Et dès lors qu’elle entrevoit la moindre faille - qui plus est un réel manquement – chez sa belle-fille, elle se sent le besoin d’« aider », d’« expliquer » ou du moins d’« évoquer » de manière allusive le fait que sa belle-fille est inexpérimentée dans tel ou tel domaine. Son fils, pour sa part, qui sait pertinemment que sa mère ne veut que son bien, se laisse convaincre par ses paroles et se retrouve à adresser certaines critiques à sa femme, sur des points qui ne l’auraient peut-être pas dérangé si sa mère n’avait pas attiré son attention sur eux.
Inutile de dire que la belle-fille n’est généralement pas dupe ; son flair lui indique que l’auteur de cette machination n’est autre que sa belle-mère, qu’elle accuse en retour de vouloir torpiller son mariage…
Il est donc essentiel pour une mère d’accepter de bon cœur l’indépendance que son fils a acquise dès lors qu’il s’est marié. Pour la jeune épouse, il est important de son côté de comprendre l’esprit qui sous-tend les réactions de sa belle-mère et de ne pas lui tenir rancune pour un réflexe qui est somme toute universel…