Spécialiste de la vérification du Cha'atnez depuis 20 ans, le Rav Mordékhaï Ruimy a pris l'habitude de se rendre une fois par an au Maroc - et ce depuis sept ans -, afin de vérifier le Cha'atnez des gens de la communauté.
Il y a quatre ans, après avoir fait de la publicité, il s'est donc rendu au Maroc, comme à son habitude. Les gens amenaient leur costume à la synagogue, afin que le Rav Ruimy les vérifie après la Téfila.
Cette année-là, un homme prénommé David Assor, alors âgé d'environ 58 ans, s'est approché de lui et lui a dit : « J'aimerais faire vérifier mes costumes, mais j'en ai environ 22, et il m'est impossible de tous les amener. Pourrais-tu venir à la maison pour les vérifier ? », requête à laquelle accéda bien évidemment le Rav.
Après avoir terminé la vérification des costumes à la synagogue, le Rav Ruimy se rendit donc chez David Assor et vérifia ses costumes : ces derniers étaient tous Cha'atnez !
Le Rav se rendit compte par la même occasion que la maison était vide, et le fit remarquer à son ami qui lui dit : « Nous avons eu deux filles, qui sont parties vivre en France, et cela fait 19 ans que nous n'arrivons pas à avoir d'enfant , j aurai bien voulu avoir un garcon ! »
Le Rav pensa alors au prospectus qu'il avait dans son sac racontant l'histoire d'une femme qui n'avait pas eu d'enfant pendant 12 ans, et qui, après avoir fait vérifier les costumes de son mari, tomba enceinte. En effet, il est connu que les prières d'une personne portant du Cha'atnez ne sont pas écoutées... Il montra donc ce prospectus à son ami qui fut très étonnés de ne pas avoir entendu parler de l'importance du Cha'atnez.
Les 22 costumes furent donc envoyés à un couturier afin de retirer les parties problématiques.
Un an plus tard, le Rav Ruimy réserve de nouveau son billet pour se rendre au Maroc ; il partira du 15 au 27 janvier. C'est alors qu'il reçoit un appel de David Assor.
« - Mordékhaï, il faut impérativement que tu restes jusqu'au 30 janvier !
- J'ai déjà pris mon billet, je repars le 27, mais que se passe-t-il ?
- Ma femme attend des jumeaux, et je veux absolument que tu assistes à la Brit Mila. Je suis convaincu que c'est grâce à la Mitsva du Cha'atnez que l'on a pu bénéficier de ce miracle ! »
Le Rav Ruimy fut extrêmement heureux à l'annonce de cette nouvelle, et s'empressa de lui demander :
« Mais quel âge a ta femme ? » «50 ans », lui répondit David, qui lui précisa qu'ils n'avaient eu recours à aucun traitement médical.
Le Rav lui dit qu'il essaierait de modifier son billet, et David lui demanda de ne le raconter à personne, car les gens n'étaient pas au courant.
Le Rav Ruimy arrive donc au Maroc le 17 janvier, et David lui demande de prier pour un bon accouchement pour sa femme. Lors de la Téfila, le Rav ouvre donc le Hékhal et prit pour sa femme. Juste après la Téfila, on l'appelle pour lui annoncer qu'elle avait accouché... en avance ! Au lieu d'accoucher le 22, elle avait accouché le 17, le Rav n'eut donc pas besoin de modifier son billet.
Le Rav n'eut pas besoin de trop réfléchir pour se rappeler qu'un an avant, presque jour pour jour, il se rendait à leur domicile pour enlever le Cha'atnez. La joie était complète !
Une semaine plus tard, lors de la Brit Mila, David s'empressa de raconter au Rav que la modification de ses costumes auprès du couturier avait pris trois mois. Le soir où il récupéra le dernier costume, sa femme tomba enceinte !
Pas besoin de préciser que le Rav n'eut plus besoin de faire de publicité pour que les gens viennent vérifier leur Cha'atnez ; le miracle parlait de lui-même, et tout le monde se le « disputait ». D'ailleurs, il trouva du Cha'atnez chaque soir où il vérifia des habits !
Le Rav Ruimy a donc eu le mérite d'être le Chalia'h (envoyé) pour la réalisation de ce miracle. En effet, après des années de Messirout Néfech pour montrer l'importance du Cha'atnez même aux gens les plus éloignés, il put être témoin d'un miracle incroyable. Grâce au mérite de la Mitsva de Cha'atnez !